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Gouvernement : des annonces sur fond de précampagne électorale pour 2019

Gouvernement : des annonces sur fond de précampagne électorale pour 2019

Toufik PPAGENCY
Premier ministre Ahmed Ouyahia et Noureddine Bedoui ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales

À partir d’Illizi où il a effectué une visite d’inspection, hier samedi 12 mai, Noureddine Bedoui, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a annoncé la décision du président Bouteflika de réactiver le Fond du Sud.

Un geste qui témoigne, selon lui, « de la volonté des autorités du pays de maintenir le rythme de développement dans cette région ».

Malgré un emploi du temps très serré – puisqu’il devait retourner à Alger pour assister à la sortie d’une promotion de l’ENA – Bedoui a tenu à rencontrer les représentants de la société civile pour discuter à « bâton rompu » des problèmes auxquels sont confrontés les habitants d’Illizi.

L’occasion pour lui de faire d’autres annonces comme la décision de promouvoir dix wilayas déléguées du Sud au statut de wilaya.

Si le premier ministre Ahmed Ouyahia demeure peu bavard, ses ministres multiplient les annonces ces derniers mois. La sortie de Bedoui nous renvoie étrangement à la période fin 2013-début 2014, durant laquelle le gouvernement alors dirigé par Abdelmalek Sellal avait investi le terrain avec dans les mains des enveloppes budgétaires supplémentaires pour quasiment toutes les wilayas visitées.

Des distributions faites sur fond de la précampagne électorale pour les présidentielles de 2014. À l’époque, l’opposition avait accusé le pouvoir de mener une campagne pour le président candidat Abdelaziz Bouteflika, des accusations qui furent rejetées par Sellal.

Cinq ans après, l’on assiste au même scénario. Ce qui est surprenant par contre cette fois, c’est l’absence d’innovation dans la démarche du pouvoir. Et cet entêtement à recourir aux mêmes méthodes alors que la situation économique du pays a changé, en raison de la forte baisse des revenus pétroliers, et ce de l’avis même du Premier ministre. Dès sa nomination en août dernier, Ouyahia avait dressé un tableau noir de l’état économique du pays.

Rappelons qu’avant Sellal, c’était le président Bouteflika qui se chargeait personnellement de la distribution des budgets supplémentaires au profit des wilayas avant chaque élection présidentielle.

Et même si Bouteflika n’a pas encore annoncé officiellement sa candidature, son parti le FLN et d’autres associations satellitaires proches du pouvoir se chargent depuis quelques mois de promouvoir l’image du président candidat. À partir de cela, le lien entre les annonces de Bedoui et l’échéance de 2019 parait presque évident.

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Le ministre de l’Intérieur n’est pas seul à accomplir cette mission, qui consiste à vanter le bilan du président et à faire des promesses.

Le ministre de l’Habitat, Abdelwahid Temmar, fait le boulot. Dès sa nomination, il a fermé momentanément la parenthèse du chantier de la Grande mosquée d’Alger pour s’occuper de l’essentiel : le logement.

Temmar multiplie les annonces et les sorties sur le terrain pour distribuer des milliers de logements. Il a même lancé une nouvelle formule appelée LPA, pour séduire la classe moyenne, sans succès pour le moment.

Outre Temmar, le ministre du Travail Mourad Zemali a été chargé d’annoncer une revalorisation conséquente des pensions pour les retraités. « Contrairement aux années précédentes au cours desquelles un taux unique était appliqué pour la revalorisation des pensions de retraite, le taux pour l’année 2018 est modulable sera encore plus avantageux pour les petites pensions », avait précisé M. Zemali, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale.

Le ministre du Travail a pourtant reconnu que la situation de la caisse des retraités CNR est fragile. Le secteur de l’Éducation n’est pas du reste, puisque l’entrée en vigueur de la nouvelle grille indiciaire permettra aux travailleurs du secteur (20 catégories) de bénéficier d’une augmentation conséquente avec des rappels pouvant atteindre les 300.000 DA.

Le retrait de la première mouture du projet de loi de finances complémentaire pour 2018 qui prévoyait plusieurs taxes traduit les hésitations et la prudence du pouvoir qui veut maintenir la paix sociale, avant l’élection présidentielle.

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