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Guerre Israël – Palestine : la leçon d’un ministre tunisien au Makhzen

Guerre Israël – Palestine : la leçon d’un ministre tunisien au Makhzen

La position vis-à-vis de la guerre en Palestine n’est pas la même chez tous les gouvernements des États arabes. Tandis que ceux qui ont franchi le pas de la normalisation se terrent dans un silence gêné, les autres expriment sans complexe leur soutien au peuple palestinien.

La leçon au Makhzen qui ne dit rien alors que le roi Mohammed VI est supposé être le président du « comité Al Qods », est venue de Tunisie où un ministre a sèchement recadré l’ambassadeur d’un pays occidental qui tentait de tout mettre sur le dos du Hamas.

Au Maghreb, la posture du Palais royal marocain est à l’opposé de celle d’Alger et de Tunis. Englués dans le processus de la normalisation, les dirigeants marocains sont très discrets depuis le début des événements qui ensanglantent la Palestine, contrairement à la société qui multiplie les actions de soutien à la cause palestinienne, à travers notamment des marches imposantes dans les grandes villes.

Cette discrétion du Makhzen contraste avec le dynamisme de la diplomatie algérienne et tunisienne et les positions fermes exprimées par les présidents respectifs des deux pays et des responsables à tous les niveaux.

En Tunisie, l’ambassadeur d’Allemagne, Peter Pruegel, qui assistait à un événement auquel étaient également présents le ministre tunisien de l’Éducation et le gouverneur de la province de Ben Arous (Sud), a tenté de reproduire le discours ressassé en Europe selon lequel c’est le Hamas qui est responsable de ce qui se passe puisque c’est lui qui a commencé.

« Je peux vous assurer que nous souffrons autant que vous avec les Palestiniens, mais il faut aussi dire que notre compassion est avec toutes les victimes de ce conflit en Palestine comme en Israël », dit le diplomate. Jusque-là, ses propos ne suscitent pas de réaction.

Situation en Palestine : un ministre tunisien recadre l’ambassadeur d’Allemagne et fait la leçon au Makhzen

Mais Peter Prügel poursuit : « Il ne faut pas aussi nier que ce conflit a commencé avec une attaque terroriste d’une brutalité immense sur le territoire israélien… ».

Là, l’ambassadeur allemand est coupé. Comme on le voit dans une vidéo mise en ligne sur Tik Tok, des responsables tunisiens présents se sont mis à quitter la salle en signe de désapprobation de ces propos. Celui qui interrompt le diplomate est Mohamed Ali Boughdiri, ministre tunisien de l’Éducation.

« Non monsieur l’ambassadeur, ils ont le droit de se défendre, c’est de la résistance », a réagi le ministre. L’échange s’est terminé par le départ du diplomate allemand qui a quitté la salle. Plus tard, l’ambassade d’Allemagne a réitéré la même position dans un communiqué, exprimant sa solidarité avec toutes les victimes et indiquant que « la surenchère actuelle résulte d’une attaque terroriste barbare entreprise par Hamas sur Israël ».

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Le ministre Boughdiri est lui aussi revenu sur l’incident en conférence de presse. Il a indiqué que les propos du diplomate allemand n’engagent que sa personne et rappelé que les juifs n’ont jamais été persécutés en Tunisie.

Une manière de faire la part des choses et de signifier que s’opposer au sionisme et au crimes d’Israël ne peut pas s’apparenter à de l’antisémitisme. Il a aussi rappelé la position claire et unanime de son pays, indiquant que le président Kais Saied et tout le peuple tunisien « soutiennent la création d’un État palestinien libre et indépendant avec Al-Qods pour capitale ».

Un exemple dont devrait s’inspirer le Makhzen que même le massacre de milliers d’enfants de Gaza ne fait pas réagir.

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