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Incendies en Algérie : « C’est un acte terroriste de masse »

Incendies en Algérie : « C’est un acte terroriste de masse »

Les incendies qui ravagent les forêts du nord de l’Algérie depuis lundi 9 août ont fait plus de 75 morts, dont 69 dans la seule wilaya de Tizi-Ouzou. Les flammes ont tout réduit en cendres sur leur passage, laissant derrière elles drames et désolation.

Vites dépassés par le nombre impressionnant d’incendies, les éléments de la Protection civile déployés sur le terrain n’ont pas réussi à empêcher les flammes de tuer des civils et des militaires.

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Une polémique a éclaté sur l’absence de canadairs dont la Protection civile ne dispose pas pour lutter contre les incendies, mais pour un spécialiste de l’Algérie, cela n’aurait rien changé à la donne, en raison de l’ampleur des feux de forêts.

« On est donc sur quelque chose de totalement inédit, ce qui pose quand même la question de l’absence de canadairs. Mais même si ce manque de matériel est choquant, leur présence n’aurait pas changé fondamentalement le problème », a tempéré Ghribil Shams, spécialiste des mouvements sociaux en Algérie, dans un entretien au site 20minutes.fr publié ce vendredi 13 août.

La spécialiste explique ensuite pourquoi la présence de canadairs n’aurait atténué les effets dévastateurs des incendies. « A cause de l’ampleur des incendies. Ce n’est pas un feu de forêt comme on les connaît autour du bassin méditerranéen chaque été. C’est bien au-delà. Il se pourrait que ça soit des actes prémédités ».

Ghribil Shams est du même avis avec les autorités algériennes sur l’origine criminelle des incendies qui ravagent depuis lundi les forêts d’Algérie. Elle va même plus loin en parlant d’un « acte terroriste de masse ».

« C’est une destruction de masse, c’est un acte terroriste de masse »

« Bien sûr il y a des conditions climatiques, la canicule, il y a tout le bouleversement climatique que connaît toute la Méditerranée, mais cette conjoncture a été exploitée pour amplifier le problème. Même s’il y avait eu deux canadairs, comme certains voisins dont le Maroc, même s’il y en avait cinq ou même dix le problème n’aurait pas significativement changé. C’est une destruction de masse, c’est un acte terroriste de masse », a-t-elle dit.

Pour elle, la concomitance des départs de feu est « frappante ». « Tout le monde a compris qu’il y avait quelque chose qui n’était pas de l’ordre du naturel, mais qu’il y avait des actes volontaires, profitant de la canicule et des feux habituels », ajoute-t-elle, créditant ainsi la thèse d’un acte commandité et exécuté par des criminels.

« Maintenant il va falloir attendre pour voir quelles organisations auraient pu exploiter cette conjoncture pour poser un acte de destruction de masse comme celui-là. Il y a bien eu un discours du président, il a parlé de deux groupes mais sans les nommer. La menace a été clairement dénoncée mais pas nommée et en tout cas pas identifiée pour l’instant », complète-t-elle.

Dans une allocution télévisée diffusée hier au JT de 20 h de l’ENTV, le président Abdelmadjid Tebboune a confirmé le caractère criminel des incendies qui endeuillent l’Algérie. Il a annoncé l’arrestation de 22 pyromanes suspectes dont 11 à Tizi-Ouzou, et pointé du doigt deux organisations classées par l’Algérie comme terroristes : Rachad et le MAK.

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