Économie

Investissement en Algérie : les facteurs de blocage

La bureaucratisation des procédures d’investissement en Algérie a « dissuadé les investisseurs étrangers ou nationaux », a admis ce dimanche 13 février, le directeur général de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), Mustapha Zikara.

Il a appelé, lors de son passage à la Radio algérienne, à un changement de mentalité. « Il existe plusieurs facteurs de blocages » des projets d’investissement, se rapportant à « l’absence des mécanismes de suivi des dossiers qui étaient sous enquêtes judiciaires», a reconnu Zikara.

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L’un des facteurs de blocage se rapporte au manque de coordination et de concertation entre différents secteurs. « Nous ne savons pas travailler ensemble, j’en conviens. Ce genre de relations devrait être préalablement arrêté, fixé et des procédures très claires doivent être mises en place pour éviter des chevauchements des attributions », a lancé Mustapha Zikara.

« Les gens étant jaloux de leurs attributions »

Le DG de l’Andi ajoute : « Les gens étant jaloux de leurs attributions se réservent le droit de faire ce qu’ils croient bien faire. Cela crée un climat bureaucratique terrible».

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Évoquant le nouveau code de l’investissement, Mustapha Zikara a expliqué que l’essence de ce texte consiste à limiter le champ d’intervention du CNI (Conseil national de l’investissement), et lui enlever tout ce qui est gestion des dossiers à proprement parler.

Laquelle gestion sera transférée à l’ANDI. Pour alléger l’acte d’investir, Zikara a suggéré que le CNI se tienne à son rôle qui consiste à définir les stratégies et les priorités, « tout en gardant des missions relevant de la compétence gouvernementale».

Le DG  de l’ANDI relève que les blocages constatés par le passé venaient du fait que « le CNI devait se prononcer sur des dossiers d’investissement ». Il a rappelé que deux types d’investissements passent par le CNI : les projets dont le coût dépasse les 5 milliards de dinars, et les projets dont les étrangers sont porteurs et/ou dans lesquels ils sont présents dans l’actionnariat. 

L’autre facteur réside dans le fléau de la bureaucratie qui « est dans notre culture », a indiqué Zikara qui relève des contradictions dans les textes réglementaires régissant l’acte d’investir en Algérie.

Pour dépasser tout cela, le DG de l’ANDI a suggéré d’aller vers un dispositif «comprenant à la fois la partie légale et réglementaire. Ce sont même les directives des pouvoirs publics ».

Le DG de l’ANDI estime que les textes devraient réduire sensiblement l’aspect bureaucratique à travers la simplification des procédures. A cet effet, Zikara a reconnu que la digitalisation des différentes procédures pâtit du fait que celles-ci sont « compliquées et bureaucratiques dans les textes ». « Il faudra simplifier ces procédures pour pouvoir les digitaliser », a-t-il préconisé.

Le nombre de projets inscrits à l’ANDI, au titre de l’année 2021, s’élève 1 877 projets dont un seul IDE.  Le montant des projets se chiffre à 526 milliards de dinars en ce qui concerne les 1 877 projets, pour près de 47 000 postes d’emplois envisagés.

Le total des projets en 2021 est en répression par rapport à l’année 2020. Une régression qui s’explique essentiellement par deux facteurs. « Le premier est dû à la loi qui a tardé considérablement depuis 2020. Le deuxième aspect est dû au gel dans la loi de finance de 2020 de l’attribution du foncier industriel, un facteur qui a contribué à la régression du nombre de projets d’investissement », a déclaré Mustapha Zikara.    

Le DG de l’Andi a indiqué que sur les quelque 900 dossiers d’investissement qui étaient bloqués pour divers motifs, 890 ont connu un dégel depuis décembre 2021, et sont en train d’entrer en activité.

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