Économie

La Chambre de commerce américaine en Algérie reprend ses activités : six leviers identifiés

La Chambre américaine de commerce en Algérie (Amcham) va reprendre ses activités, a annoncé son président Amine Zouioueche lors d’une réception officielle organisée, mardi soir, à Alger en présence, notamment, de l’ambassadeur des Etats-Unis de représentants d’entreprises américaines activant en Algérie.

En fait, l’Amcham qui a le statut d’association à but non lucratif « n’a jamais cessé son activité depuis 2001 », a indiqué à TSA son président. « Il y avait un problème de conformité suite à la loi de 2012, il fallait nous conformer, nous l’avons fait, nous avons obtenu notre agrément et maintenant, nous sommes de retour sur les rails et nous allons continuer le travail là où nous l’avons laissé », a expliqué M. Zouioueche.

La relance de l’Amcham est une réussite dont se félicite le président de la chambre car, selon lui, « il n’y a que deux chambres de commerce qui sont agréées par le ministère de l’Intérieur ».

Six leviers de croissance à actionner

Les relations économiques et commerciales entre l’Algérie et les États-Unis se cantonnent principalement au secteur des hydrocarbures, une situation que vise à changer l’Amcham, selon son président qui a identifié six leviers que la chambre de commerce américaine actionnera pour faire croître les relations économiques algéro-américaines.

L’énergie est le premier levier cité par le président de la chambre de commerce américaine. « Mais pas comme on l’a connue mais l’innovation, le solaire, les piles rechargeables, c’est toute une nuée de nouvelles technologies énergétiques qui sont le futur », a-t-il précisé.

L’agriculture, domaine pour lequel des groupes américains ont manifesté leur intérêt en Algérie, est le deuxième centre d’intérêt de l’Amcham parce que, selon son président, « l’Algérie est un pays qui a une profondeur exceptionnelle, elle a les moyens et l’infrastructure pour devenir une puissance agricole majeure ».

Les avancées technologiques majeures que font les USA dans le domaine de la santé devront également profiter à l’Algérie selon Amine Zouioueche, tout comme la qualité des services financiers des États-Unis qui sont « les meilleurs ».

« On a du pain sur la planche et je suis sûr que les banques algériennes sont ouvertes à une fertilisation avec leurs pairs des finances américaines », a dit le président de l’Amcham à ce sujet.

L’innovation est un autre domaine d’intérêt auquel l’Amcham compte accorder une attention particulière, a indiqué le président de la chambre selon qui « l’innovation est la locomotive de l’économie dans tous les pays ». Pour travailler dans ce sens, M. Zouioueche voit qu’il faut travailler à « la défense de la propriété intellectuelle » car, selon lui, « on ne peut pas développer une économie de l’innovation sans développer ce réceptacle de la propriété intellectuelle ».

Un effort qu’il est indispensable de faire pour le président de l’Amcham pour permettre aux Algériens « d’accéder à ce qui se fait de mieux ».

La communication, identifié comme sixième levier, n’est pas en reste dans la stratégie de la chambre de commerce américaine. « Quand on veut privilégier une relation, il faut aussi privilégier les moyens de communication et d’échange, c’est un point sur lequel la facilitation du commerce doit être mise en exergue de part et d’autre parce que les États-Unis sont rigides sur leurs principes et l’Algérie aussi et c’est le rôle d’une chambre de commerce de rapprocher les points de vue », explique M. Zouioueche.

Le verre à moitié plein

De grandes différences existent entre les environnements économiques algérien et américain. Le président de l’Amcham a notamment signalé quelques complications qui sont dues à une différence de cultures.

« Le business aux États-Unis est très simplifié », a insisté M. Zouioueche pour qui ce n’est pas le cas en Algérie où « il faut quasiment un cycle de cinq mois entre le moment où la volonté de recruter est exprimée et le moment où l’employé est effectivement opérationnel » alors qu’aux États-Unis, « il ne faut que 15 jours » pour la même opération.

Les problèmes administratifs sont d’autres difficultés que les opérateurs de l’Amcham devront dépasser même si le président de la chambre reconnaît que « l’Algérie fait beaucoup d’efforts pour améliorer ce temps qu’on met dans la préparation des dossiers administratifs ».

Le président de l’Amcham a constaté qu’aujourd’hui « il y a une facilité chez l’un qui n’existe malheureusement pas ici, ce qui fait qu’un Algérien aura beaucoup de mal à faire comprendre ses soucis à un partenaire ».

L’un des pires maux auxquels sont confrontés les opérateurs est la perte de temps dans ces procédures, selon M. Zouioueche pour qui « le temps c’est de l’argent aux États-Unis, en Algérie n’est pas quantifié et c’est ça qui fait peur aux opérateurs ».

Malgré ces difficultés, « il faut voir la moitié pleine de la bouteille », insiste le président de l’Amcham pour qui l’opérateur privé peut être une solution « au marasme » grâce, notamment, à sa flexibilité.

Le président de la chambre de commerce américaine en Algérie voit que l’opportunité pour un bon partenariat existe car « l’Algérie a des atouts comme sa stabilité politique, c’est un pays qui n’est pas endetté, c’est un pays qui a de l’infrastructure, ce qui n’est pas fortuit pour un investisseur ».

Une opportunité que compte saisir l’Amcham en utilisant les six leviers identifiés par le président de la chambre selon qui la stratégie qui sera mise en place « va réellement faire remonter les expériences vécues par les membres de la chambre au board pour qu’il puisse aller plaider ces cas auprès des autorités compétentes ».

Les plus lus