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« La voiture ne doit pas être considérée comme un luxe »

« La voiture ne doit pas être considérée comme un luxe »

Le long feuilleton de l’importation des véhicules neufs est-il proche de connaître son épilogue ? Il y une semaine, le président de la République ordonnait une révision « immédiate » du cahier des charges relatif à cette activité, et la publication de la liste des concessionnaires agréés.

Cette révision devrait s’achever fin janvier 2022, a répété jeudi 9 décembre le ministre de l’Industrie. Pour peu que ce ne soit pas une énième désillusion alors que les prix des voitures sur le marché de l’occasion ont atteint des niveaux inimaginables.

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L’économiste Mohamed Achir qualifie ce dossier comme étant « le plus long et le plus problématique » depuis des décennies en Algérie. « Il est frappé d’indécision, d’ambiguïté et surtout d’absence de vision stratégique claire », affirme l’économiste qui met en cause une instabilité juridique- le décret d’application trituré trois fois- doublée d’une confusion dans les choix économiques du gouvernement.

Pour cet enseignant à l’université de Tizi-Ouzou, l’intervention du président de la République pourrait remettre de l’ordre dans ce dossier et « dépasser ce tâtonnement inexpliqué qui coûte beaucoup pour l’image du climat des affaires du pays ».

« L’importation des véhicules touristiques ne doit pas être considérée comme un luxe. Mais une utilité économique nécessaire au même titre que les autres biens d’équipements industriels », a expliqué Mohamed Achir.

Un « tâtonnement inexpliqué »

Il y a un mois, le ministère de l’Industrie rassurait que le dossier était l’objet d’un grand intérêt avec l’examen des dossiers des prétendants au statut de concessionnaire. « Nous sommes dans la phase d’étude. Nous avons reçu 68 dossiers, nous en avons étudié jusqu’à présent 27 », a précisé le 3 novembre dernier à TSA, Abdelaziz Guend, directeur central au ministère de l’Industrie.

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La commission  d’étude des dossiers n’avait donné aucun avis favorable, a-t-il précisé. « Il y a une réglementation, un cahier des charges. Il faut que nous soyons très regardants sur les conditions. On s’est fait avoir par le passé, il faut rectifier les erreurs commises », a-t-il indiqué.

L’Association de protection du consommateur (Apoce), par la voix de son président, a réagi pour TSA à l’annonce du chef de l’Etat en émettant son souhait de voir élaborer le cahier de charges « dans les plus brefs délais ».

Son président Mustapha Zebdi avance deux raisons : « D’abord pour que le citoyen algérien désireux d’acquérir un véhicule, puisse le faire dans les brefs délais avec un prix raisonnable. En second lieu, il s’agit aussi d’arrêter les pertes que subissent les opérateurs économiques qui ont déjà présenté leurs dossiers en ce qui concerne le premier cahier de charges et d’alléger les charges que ces derniers subissent en louant des infrastructures». Des dépenses qui risquent d’être répercutées sur les prix des véhicules et donc sur le consommateur, s’inquiète le président de l’Apoce.

« Nous aimerions que ce dossier soit clos avec le nouveau ministre (de l’Industrie) et que les opérateurs qui respectent le cahier des charges pour l’importation des véhicules neufs, entament la procédure étant donné que le marché n’a connu aucune importation alors que les prix de l’occasion flambent », a ajouté Mustapha Zebdi.

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