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Le collectif de solidarité à Me Ali Yahia Abdenour réplique aux Domaines d’Alger

Le collectif de solidarité à Me Ali Yahia Abdenour réplique aux Domaines d’Alger

La polémique enfle autour de l’appartement occupé par Me Ali Yahia Abdenour. Dans un communiqué publié ce jeudi 17 mai, le Collectif de solidarité avec le célèbre avocat réplique au directeur général des Domaines d’Alger qui a livré sa version des faits le 15 mai dernier.

« Après les manœuvres des chargés de mission pour parasiter la mobilisation citoyenne autour de Me Abdennour Ali Yahia, c’est le Directeur général des Domaines qui vient de monter au créneau », indique d’emblée le collectif.

« Par le biais d’une déclaration alambiquée relayée par l’APS, il tente de noyer dans un magma d’approximations factuelles, d’arguties réglementaires et de perfides insinuations, le déni de justice qui a ciblé le vieux militant, et l’émoi engendré dans l’opinion publique, pour banaliser ainsi un intolérable arbitraire comme un simple litige administratif qui serait en voie de règlement », ajoute-t-il avant de répondre, point par point, au patron des Domaines, en mentionnant qu’il donne ces précisions en accord avec Me Abdennour Ali Yahia».

Le collectif note d’abord, que le directeur général des Domaines « date du 27 février 2018, la demande de Me Ali Yahia pour la régularisation de son appartement », et « omet de mentionner les courriers antérieurs restés sans suite, et dont le premier remonte au 14 septembre 2014 ».

Dans sa déclaration, le premier responsable des Domaines évoque « une société répondant à la dénomination « Unial Algérie », inscrite au registre de commerce le 17 Décembre 2014 comme succursale d’une société étrangère » qui se prévale de la propriété des appartements en cause, rappelle la même source.

Le collectif cite les propos du patron des Domaines selon lequel cette société « a introduit une action devant la section foncière du Tribunal de Bir-Mourad-Rais « en vue d’amener notamment M. Ali Yahia Abdenour a versé les montants des loyers de l’appartement qu’il occupe et non payés depuis Janvier 2013 » ».

« En laissant entendre que Me Abdennour Ali Yahia serait un mauvais payeur sans plus de précisions, il omet de dire que c’est sur instruction de la Direction des Domaines, qui les a informés du nouveau statut de leurs appartements, désormais « Biens vacants », que les locataires avaient cessé de payer les loyers », relève-t-il.

Le collectif rappelle également au directeur général des Domaines que la société étrangère en question, dont « l’Unial Algérie » « était la succursale, » a été dissoute depuis longtemps par « une décision de la justice française pour cause de faillite ».

« Quel était alors le statut juridique de sa « succursale » en Algérie avant le 17 septembre 2014, date de son inscription au Registre de commerce ? Question subsidiaire : la « succursale » d’une société étrangère dissoute, a-t-elle le droit de prétendre à un statut légal en Algérie ? », s’interroge-t-il

Le collectif contredit aussi le directeur général des Domaines en ce qui concerne la situation des autres locataires de l’immeuble se trouvant dans la même situation que Me Ali Yahia Abdenour.

« Contrairement à ce qu’affirme le Directeur général des Domaines, d’autres locataires de l’immeuble « Lutécia » qui étaient dans la même situation que Me Ali Yahia ont bel et bien régularisé leur situation ; après avoir déposé leur dossier et réglé le prix d’achat de leur logement, ils attendent d’en recevoir les actes de propriété », écrit-il.

Pour le collectif, le directeur général des Domaines d’Alger n’est que « l’exécutant délégué » dans « la fuite en avant qui vise à camoufler l’arbitraire ».

« Le Directeur général des Domaines décrit avec force détails l’appartement occupé par Me Ali Yahia. Ajoutons qu’avant l’indépendance, cet appartement était occupé par Monsieur Ahmed Benouniche, qui l’avait cédé, en août 1962, à Me Abdennour Ali Yahia, son ancien compagnon de détention », précise-t-il encore.

« Avec ce souci de la transparence qu’il semble pratiquer avec une précision d’horloger, le Directeur général des Domaines répondra sans doute, et avec autant de détails, à deux questions du CSA et qui intéressent l’ensemble des Algériens. Qui sont les nouveaux propriétaires des résidences d’Etat et des villas somptueuses « biens vacants » acquises par les privilégiés du régime ? Et à quel prix ? », lance-t-il. Le Collectif voit, cependant, dans cette première réaction officielle un « signe d’apaisement ».

« Pour peu que l’effet d’annonce débouche sur un règlement concret et rapide du problème. En attendant, le CSA appelle à la vigilance et demande aux citoyens solidaires de continuer à signer la pétition de soutien à Me Abdennour Ali Yahia », conclut-il.

Dans une conférence de presse organisée le 6 mai, le militant infatigable des droits de l’homme avait dénoncé « l’injustice » dont il fait l’objet concernant la régularisation de l’appartement qu’il occupe depuis 1962 et qui est situé au 35, boulevard colonel Bouguara.

Plusieurs initiatives ont vu le jour pour soutenir l’ancien président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) dont celle du collectif de solidarité avec Me Ali Yahia Abdenour. La pétition qu’il a lancée a déjà été signée par de nombreuses personnalités.

 

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