À Alger, il y a des « gens qui jettent leurs déchets des fenêtres », dénonce un éboueur dans un message choc sur la propreté adressé aux Algériens.

Alger tente de redorer son blason de ville blanche et propre. Des efforts sont déployés par les professionnels de l’hygiène ou les éboueurs pour éviter que les rues de la capitale deviennent des dépotoirs à ciel ouvert.

Mais la tache d’Extranet n’est pas facile en raison notamment de l’incivisme des Algériens.

« Il y a des gens qui jettent leurs déchets des fenêtres », déplore un employé de l’Établissement de nettoiement, de collecte et de transport des déchets ménagers de la wilaya d’Alger (Extranet) dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.

« En tant que professionnels de l’hygiène, nous constatons des choses désolantes. Dans les quartiers, les gens jettent leurs ordures des fenêtres. Vous trouverez de la saleté devant les immeubles et les commerces. Les gens nettoient leurs quartiers occasionnellement, alors que nous travaillons jour et nuit pour les nettoyer », a-t-il dénoncé.

L’éboueur qui porte des gants blancs et un gilet fluorescent, la tenue réglementaire que les éboueurs d’Alger portent rarement, lance un appel aux Algériens : « Nous nous fatiguons, il faut nous aider ».

Pour cet éboueur, le jet anarchique des déchets dans les rues et les quartiers des villes algériennes peut provoquer des drames. « Vous savez que pourriez être à l’origine de mort d’homme, d’un accident de la route. Je vais vous dire comment. La bouteille que vous jetez dans la rue peut boucher un avaloir et provoquer des inondations en cas de chutes de pluie ».

L’éboueur a ensuite donné des conseils aux habitants pour trier leurs déchets et surtout emballer soigneusement les objets tranchants comme le verre pour faciliter leur ramassage et surtout éviter des blessures aux agents de l’hygiène.

« Une assiette cassée, du verre en morceaux… Ce genre de déchets, il faut bien les emballer et les mettre dans des sachets pour éviter qu’ils provoquent des blessures aux professionnels de l’hygiène ».

À Alger, « il y a des gens qui jettent leurs ordures des fenêtres »

Dans son message choc sur la propreté, l’éboueur a fait part d’un constat étonnant : autour de chaque arbre, il y a un amoncellement de déchets. Les Algériens ont cette fâcheuse habitude de déposer leurs sacs pleins d’ordures à l’ombre des arbres. « Les arbres nous donnent de l’oxygène », rappelle-t-il.

Dans son message, l’éboueur a pointé l’incivisme des Algériens qui se soucient peu de la propreté des villes en jetant anarchiquement leurs déchets.

Mais les habitants se plaignent aussi du manque de poubelles dans les rues, les quartiers et les cités et l’absence d’une réglementation sévère sur le ramassage des ordures.

Dans certains quartiers d’Alger, il n’y a pas de locaux dédiés aux ordures, et quand ils sont disponibles, ils ne sont pas régulièrement vidés.

Collecte des déchets : des poubelles enterrées à Alger

Pour pallier ce manque, Extranet vient d’innover en installant à Chéraga, dans l’ouest d’Alger, des poubelles enterrées, un dispositif consistant à placer des conteneurs souterrains amovibles.

L’objectif est d' »éliminer les points noirs et la prolifération d’animaux errants, d’insectes et des rats, en plus des mauvaises odeurs que dégagent les poubelles ouvertes, en vue de préserver la propreté et la beauté de l’environnement« , selon la wilaya d’Alger qui ne dit pas si ce dispositif sera élargi à l’ensemble des communes de la capitale.

Dans la foulée, Extranet a lancé un appel aux habitants d’Alger à « faire preuve de civisme, aider un maximum les agents d’entretien à travers le bon usage des poubelles enterrées, à éviter les décharges sauvages, à trier les déchets et à respecter les heures de sortie des déchets, à savoir de 19 h 00 à 22 h 00« .

En 2022, plus de 672.000 tonnes de déchets ménagers et assimilés ont été collectés dans la wilaya d’Alger, soit une moyenne de plus de 1841 tonnes/jour.