Économie

Le pétrole recule, hésitant à s’engager avant une réunion de l’Opep

Les cours du pétrole ont terminé en baisse vendredi, dans un marché restant en retrait en attendant une importante réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) le 22 juin.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a terminé à 76,46 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 86 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour le contrat de juillet a perdu 21 cents à 65,74 dollars.

Sur la semaine le Brent a perdu 0,43% et le WTI a cédé 0,11%.

“Il sera difficile pour le marché de déterminer une tendance claire avant la réunion de l’Opep et de ses partenaires le 22 juin à Vienne”, a commenté James Williams de WTRG Economics.

Lors de cette rencontre, 24 pays discuteront de l’avenir d’un accord par lequel ils se sont engagés à limiter leur production, dans l’objectif de faire remonter les prix. Le Brent et le WTI sont respectivement repassés fin mai au-dessus des barres symboliques des 80 et 70 dollars.

“Il reste encore des incertitudes sur ce qui va en sortir et les cours sont sensibles à tout commentaire de responsables sur ce sujet”, note le spécialiste.

D’un côté, “certains pays savent que des prix élevés sur le long terme ne sont pas forcément un avantage car cela peut peser sur la demande”, avance M. Williams.

D’un autre, “certains membres de l’Opep faisant face à des difficultés, comme l’Iran ou le Venezuela, souhaiteraient que les prix restent élevés”.

La situation au Venezuela a particulièrement capté l’attention des courtiers cette semaine.

Ce membre de l’Opep a vu sa production plonger alors que la crise politique et économique qui mine le pays empêche l’industrie pétrolière de fonctionner. Les spécialistes s’interrogent actuellement sur les volumes que Caracas peut vraiment exporter.

Le cartel et ses partenaires pourraient en tout cas décider de relancer leurs extractions pour compenser les baisses du Venezuela et de l’Angola ainsi que le risque d’une limitation des exportations iraniennes.

Pour Simon Derrick, analyste chez BNY Mellon, l’Arabie saoudite, le premier exportateur mondial, pourrait ainsi choisir d’augmenter sa production pour stabiliser le marché mais également pour apaiser son allié américain.

La hausse des prix de l’essence aux Etats-Unis est en effet une cause d’inquiétude pour le président Donald Trump, à l’approche d’élections législatives en novembre.

Tout en reconnaissant l’existence de risques géopolitiques et de possibles perturbations de la production, les analystes de JPMorgan ont en tout cas estimé dans une note diffusée vendredi que les prix allaient baisser d’ici la fin de l’année au vu de l’augmentation de production attendue, aussi bien du côté des membres de l’Opep que des Etats-Unis, de la Russie, du Brésil, du Canada et du Kazakhstan.

Les plus lus