Politique

Les graves accusations de Rabat contre l’Algérie

Le ministre des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita, a accordé un entretien exclusif au magazine Jeune Afrique, que la diplomatie marocaine a rendu public avant la parution du numéro prévu demain dimanche. Dans cet entretien, le chef de la diplomatie marocaine met gravement en cause l’Algérie.

Nasser Bourita accuse notamment l’Algérie d’avoir joué un rôle actif dans l’implication de l’Iran par le biais du Hezbollah dans la question du Sahara occidental. « L’Algérie a donné davantage que sa bénédiction. Elle a apporté couverture, soutien et appui opérationnel », affirme le ministre des Affaires étrangères marocain.

« En plus, certaines réunions entre le Polisario et le Hezbollah se sont tenues dans une ‘’planque’’ algéroise bien connue des services algériens, concédée en location à une certaine ‘’D.B.’’, Algérienne mariée à un cadre du Hezbollah, et convertie en agent de liaison du Hezbollah, notamment avec le Polisario », a déclaré Nasser Bourita.

« N’oublions pas que le régime algérien, qui est confronté à une grave crise institutionnelle, politique, économique et sociale, n’a survécu jusque-là que grâce aux problèmes et tensions qu’il a lui-même générés ou qu’il a l’intention de créer, afin de détourner l’attention des Algériens de leurs véritables préoccupations », a estimé le chef de la diplomatie du Maroc.

« Aujourd’hui, le discours de l’Algérie sur la question du Sahara marocain a un côté autiste et obtus : reniement de la réalité extérieure et compulsion obsessionnelle à dire que le conflit du Sahara ne concerne que le Maroc et le Polisario », a dénoncé le ministre marocain.

« L’Algérie est tentée aujourd’hui de commettre l’erreur stratégique de pousser le Polisario hors des camps de Tindouf, juste pour se dédouaner politiquement et ne plus être pointée comme le pays qui abrite des séparatistes, au risque de déstabiliser gravement la région, de compromettre définitivement le cessez-le-feu et d’anéantir toute chance de relance du processus politique », a affirmé Bourita.

« Permettre l’implication du Hezbollah s’inscrit dans cette même logique de donner l’impression que l’Algérie n’est pas l’unique soutien du Polisario. Heureusement, le Conseil de sécurité a mis un terme à cette stratégie », a avancé le ministre des Affaires étrangères marocain.

« L’Algérie et le Polisario sont acculés devant la légalité internationale et la dernière résolution du Conseil de sécurité. Tels que nous les connaissons, ils vont certainement créer d’autres problèmes dans la région et au-delà », a par ailleurs affirmé Nasser Bourita.

Interrogé également sur le rôle prépondérant de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et en Libye, le ministre des Affaires étrangères marocain a affirmé qu’ « il est normal que les acteurs de la déstabilisation soient pris en charge dans les processus de stabilisation ».

 

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