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Madrid tente d’internationaliser le conflit avec Alger

Madrid tente d’internationaliser le conflit avec Alger

La crise entre l’Algérie et l’Espagne s’aggrave, avec les tentatives de Madrid d’internationaliser son conflit avec Alger. Le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez cherche décidément à donner une autre dimension à la crise qu’il a lui-même provoquée avec l’Algérie.

Au lendemain de la révélation par la presse espagnole de propos tenus par le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares, accusant l’Algérie d’avoir « attaqué » son pays à l’instigation de Moscou, un autre membre du gouvernement de Madrid a réitéré les mêmes accusations, cette fois publiquement.

La crise entre les deux pays a été déclenchée par le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez qui, le 18 mars dernier, a effectué un revirement historique dans la position de l’Espagne vis-à-vis de la question du Sahara occidental en apportant son soutien au plan d’autonomie marocain qu’il a qualifié de base la plus « sérieuse crédible et réaliste » pour la résolution du conflit vieux de près d’un demi-siècle.

Depuis, les relations entre Alger et Madrid n’ont pas cessé de se dégrader. Devant l’insistance du gouvernement espagnol à défendre sa nouvelle position, l’Algérie a procédé mercredi 8 juin à la suspension du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération signé avec l’Espagne en 2002.

Simultanément, la presse a fait état d’une note de l’Association des banques et établissements financiers (Abef) instruisant les banques de ne pas accepter les domiciliations pour les opérations commerciales de et vers l’Espagne. Ce qui équivaut à une suspension de fait du commerce extérieur avec ce pays.

De retour vendredi de Bruxelles où il a plaidé la cause de son pays devant l’Union européenne, José Albares a accusé Moscou d’avoir poussé Alger à agir ainsi avec l’Espagne. Si les propos d’Albares ont été tenus avec des parlementaires et révélés par la presse, la ministre de l’Économie espagnole a proféré la même accusation publiquement.

Les thèses de Madrid peu crédibles

Nadia Calvino a déclaré ce lundi 13 juin qu’elle n’est pas surprise par les mesures de l’Algérie car elle avait remarqué un rapprochement entre cette dernière et la Russie lors de la réunion du Fonds monétaire international, en avril dernier.

« J’ai vu à l’époque que l’Algérie était de plus en plus alignée sur la Russie, donc cette décision (de suspendre le Traité d’amitié) ne m’a pas surprise », a-t-elle dit à Radio Catalunya. « J’espère que l’Algérie reconsidérera sa position et les déclarations qu’elle a faites », a ajouté la ministre.

Dimanche, le journal espagnol El Confidencial a révélé que José Albares, de retour de Bruxelles, a fait savoir à des parlementaires espagnols qu’il a été « informé » que c’est la Russie qui a « poussé » l’Algérie à « attaquer » l’Espagne, à travers notamment son tissu commercial.

Il aurait expliqué que l’objectif du président russe en agissant ainsi était « de briser l’Union européenne par le sud, en opposant l’Espagne à l’Italie ». Albares a aussi cité, selon le même journal, la visite à Alger du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en mai, et celle de jeudi dernier du président du Venezuela, Nicolas Maduro.

Des spécialistes consultés par le journal espagnol ont néanmoins indiqué ne pas croire un instant à un quelconque rôle de la Russie dans la crise entre Madrid et Alger.

Avec cette sortie de sa ministre de l’Economie, le gouvernement espagnol assume désormais publiquement son accusation.

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