Politique

Propos sur l’Algérie : la Turquie s’en mêle

La Turquie s’invite de nouveau dans le débat mémoriel entre l’Algérie et la France. Cette fois, c’est la crise déclenchée entre les deux pays par des propos controversés du président Emmanuel Macron, qui est mise à profit par Ankara pour épingler la France et ses dirigeants.

Cette fois, la Turquie a réagi parce qu’elle a été citée directement par le président français et accusée de faire oublier sa présence en Algérie pendant la période ottomane.

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Le président français avait laissé entendre jeudi 30 septembre que la nation algérienne n’existait pas avant l’indépendance du pays en 1962 et a accusé les dirigeants algériens d’entretenir la « rente mémorielle ».

Ces propos ont suscité une crise diplomatique entre la France et l’Algérie. Cette dernière a rappelé son ambassadeur à Paris et décidé de fermer son espace aérien aux avions militaires français qui participent à l’opération Barkhane au Mali.

Mardi, 5 octobre, M. Macron a tempéré ses propos et appelé à l’ « apaisement ». Mais ses déclarations continuent à faire réagir. Ce jeudi 7 octobre, la Turquie les a qualifiées de « populistes ».

« Il y avait de précédentes colonisations (en Algérie). Moi, je suis fasciné de voir la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée », a déclaré Macron, jeudi 30 septembre lors d’une rencontre avec des jeunes français dont les familles ont participé à la guerre de libération nationale.

Ankara défie Macron

 « Ces déclarations populistes sont mauvaises au plus haut point », a réagi le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu lors d’une conférence de presse en Ukraine, en adressant dans la foulée un message à Macron : « S’il a des choses à nous dire, qu’il nous les dise en face et pas dans notre dos ».

En 2012, alors que Paris faisait le forcing pour la reconnaissance du génocide arménien, le président truc Recep Tayyip Erdogan a rappelé à la France ses crimes coloniaux en Algérie. Mais cela n’avait pas été apprécié à Alger.

Rebelote en février 2020. En pleine crise entre la France et la Turquie sur la situation en Libye et les tensions dans l’est de la Méditerranée, Erdogan a déclaré à l’issue d’une visite en Algérie que le président Abdelmadjid Tebboune lui a révélé que la France a tué 5 millions d’Algériens entre 1830 et 1962.

En réaction, l’Algérie a dit avoir été « surprise » par la déclaration faite par Erdogan dans « laquelle il attribue » à Tebboune des propos « sortis de leur contexte sur une question liée à l’histoire de l’Algérie », avait indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

« A titre de précision, l’Algérie affirme que les questions complexes liées à la mémoire nationale, qui revêt un caractère sacré pour le peuple algérien, sont des questions extrêmement sensibles. De tels propos ne concourent pas aux efforts consentis par l’Algérie et la France pour leur règlement », a ajouté le MAE.

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