Société

Report de la rentrée scolaire : les réactions des syndicats

Alors que l’Algérie est confrontée cet été à la 3e vague du covid-19 et à des incendies meurtriers notamment en Kabylie, les syndicats de l’éducation ont appelé au report de la rentrée scolaire, initialement fixée au 7 septembre prochain.

En réponse, le ministère de l’Éducation nationale a rendu public, ce mercredi 18 août, un calendrier remanié fixant les nouvelles dates de reprise pour les personnels administratifs, les enseignants et les élèves, prévues respectivement pour le 1er, le 7 et le 21 septembre.

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Une nouvelle accueillie plutôt favorablement par les syndicats de l’éducation, qui posent néanmoins certaines conditions. « Personnellement, je m’attendais à ce qu’il y ait un report au vu de la situation sanitaire et tout ce qui se passe (incendies en Kabylie) », a réagi Bachir Kiouas de la coordination des enseignants du primaire.

« Pas de décisions concrètes »

Pour lui, le communiqué du ministère de tutelle n’a toutefois pas apporté « de décisions concrètes » pour assurer un bon déroulement de la rentrée scolaire.

« Si on reporte pour que rien ne bouge, à quoi bon ? », se demande-t-il. « On ignore les mesures qui seront prises pour remédier par exemple au problème du manque d’eau, les sous-groupes et les problèmes pédagogiques et administratifs », s’interroge-t-il.

« Beaucoup de questions sont posées, nous espérons que le ministère va se pencher sur tous ces volets. Et vu les chantiers qui l’attendent, je m’attends personnellement à ce qu’il y ait plus de deux semaines de report », ajoute l’enseignant.

Le coordinateur national et chargé de la communication du Cnapest, Messaoud Boudiba, s’interroge sur les critères qui ont conduit le ministère à décider d’un report de deux semaines « pas moins et pas plus ». « Le communiqué du ministère suggère qu’on est encore en période de confinement. On annonce une date et on attend. Nous osons croire que cela ne se passera pas de cette manière », a-t-il souligné.

L’avis du coordinateur du Snapest, Meziane Meriane, est plus tranché. « Je trouve que (le report de deux semaines) est logique. Du 1er jusqu’au 21 septembre, le personnel administratif sera déjà en place et il n’a pas le droit de dire qu’on est pris par le temps. Il a 20 jours pour se préparer en conséquence », juge-t-il.

La liste des tâches à accomplir avec le retour des élèves

M. Meriane liste les tâches auxquelles ces personnels administratifs doivent s’atteler dès leur reprise, notamment sur le plan de la prévention anti-covid : assurer un plan d’approvisionnement des écoles en eau, reconduire les mesures de distanciation physique dans les écoles, assurer la disponibilité des bavettes et des gels hydroalcooliques.

 « Reporter juste pour reporter, cela n’a pas de sens », assène Meziane Meriane. « Ce temps (de report) doit être exploité pour régler tous les problèmes », abonde pour sa part Boualem Amoura SG du Satef qui souligne l’état psychologique des travailleurs et des écoliers des régions touchées par les incendies, notamment en Kabylie, où des dizaines d’écoles ont été touchées par les flammes. En plus, des drames familiaux qui ont été provoqués par la mort de dizaines de personnes dans les incendies.

 « Il y a des enfants qui ont perdu leurs parents. Il faut prendre en charge les enfants traumatisés au même titre que les adultes », recommande M. Amoura.

Autre aspect à régler avant la rentrée, le recasement des familles sinistrées qui ont élu domicile dans les écoles à cause des dégâts qui ont touché leurs domiciles.

Le syndicaliste demande aux collectivités locales qui gèrent les écoles primaires d’entamer au plus vite les réparations nécessaires sachant que des établissements manquent toujours d’électricité et d’eau courante. « Il y a des bâches à eau et des citernes à nettoyer aussi », ajoute-t-il.

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