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Retour de la polémique sur le prix du pain

Retour de la polémique sur le prix du pain

Après une petite accalmie, la polémique sur la hausse du prix du pain ordinaire est de retour en Algérie. À moins d’un mois du début du Ramadan, les boulangers reviennent à la charge pour remettre sur la table leur revendication d’augmenter le prix du pain à 15 dinars la baguette.

Mardi, l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a réagi en rappelant que le prix de ce produit était réglementé et surtout qu’il « n’y aura pas d’augmentation du prix du pain ».

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Toute augmentation doit par conséquent émaner des autorités compétentes, a précisé l’organisation dans un communiqué.

L’UGCAA a tenu à se démarquer des déclarations qu’aurait faites le président de la Fédération des boulangers, relatives à une augmentation du prix du pain à 15 DA à partir du 10 mars.

L’Union des commerçants a qualifié ces propos d’ « irresponsables » et « sans fondement légal », menaçant de prendre des mesures administratives et légales appropriées contre la Fédération des boulangers qui est affiliée à l’UGCCAA.

L’UGCAA a tenu à rassurer les boulangers que leurs revendications ont été transmises aux autorités « au plus haut niveau », ajoutant que la porte du dialogue demeure ouverte.

Elle a appelé les boulangers à s’en tenir au prix réglementé et les informe de la tenue prochainement d’une réunion de coordination au ministère du Commerce, en présence des représentants du ministère des Finances et de la Direction générale des impôts (DGI) afin d’examiner les moyens d’appliquer la décision du président Abdelmadjid Tebboune, à savoir que l’impôt imposé aux boulangers ne concernera que les bénéfices et non le chiffre d’affaires.

Sur le terrain, la baguette coûte plus cher que le prix administré qui est de 8,5 dinars. Elle est souvent vendue à 15 DA. Les services de contrôle du ministère du Commerce, malgré leurs descentes inopinées, n’ont pas refréné les velléités des boulangers qui ont imposé de fait leur logique malgré les rappels à l’ordre.

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Début janvier, le ministère du Commerce faisait part de son refus catégorique quant à toute augmentation du prix du pain ordinaire subventionné. Le département de Kamel Rezig avait rappelé que le prix de ce produit était réglementé par le décret exécutif n° 96-132 en vigueur depuis 1996.

Le prix de vente, selon cette loi, est fixé à 7,50 pour le pain de 250 grammes (forme ronde ou longue). Ces dernières années, les boulangers ont imposé presque de facto un prix de 10 DA la baguette ordinaire.

Et depuis quelques semaines, prétextant la cherté des matières premières, de nombreux boulangers vendent le pain à plus de 10 DA. Sous la menace des pouvoirs publics, certains ont renoncé au pain ordinaire en optant pour un pain dit « amélioré » à 15 DA.

S’agissant des boulangers, leur principale revendication est l’augmentation de la marge bénéficiaire. « Nous sommes des commerçants, nous avons un registre du commerce et nous sommes soumis aux impôts et cotisations à la CASNOS. Avoir une marge bénéficiaire est un droit légitime, notamment avec l’augmentation des prix des intrants », avait affirmé, en janvier dernier, le président de la Fédération des boulangers, Youcef Kalafat.

Il a précisé que le coût de revient d’une baguette de pain ordinaire est, désormais, estimé à 11,87 DA. « Est-il raisonnable et logique de vendre un produit au prix de 10 DA alors qu’il vous coûte 12 DA ? Ce n’est pas possible. Nous demandons à revoir la marge », a-t-il clamé.

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