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Sahara occidental : des sénateurs américains écrivent à Joe Biden et critiquent le Maroc

Sahara occidental : des sénateurs américains écrivent à Joe Biden et critiquent le Maroc

Une liste de 27 sénateurs américains menés par le républicain Jim Inhofe et le démocrate Patrick Leahy a adressé une lettre ouverte au président des Etats-Unis Joe Biden afin qu’il revienne sur la décision prise par son prédécesseur Donald Trump de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental occupé.

« La décision abrupte de l’administration précédente prise le 11 décembre 2020 de reconnaître officiellement les revendications illégitimes de souveraineté du Royaume du Maroc sur le Sahara Occidental a manqué de perspicacité, sapé des décennies de politique cohérente des Etats-Unis et aliéné un nombre significatif de nations africaines », affirment les sénateurs américains dans leur lettre partagée sur le réseau social Twitter par le sénateur de l’Oklahoma, Jim Inhofe.

« Nous vous exhortons respectueusement à revenir sur cette décision malavisée et à réengager les États-Unis à poursuivre un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui du Sahara occidental », appellent les signataires de la lettre qui a recueilli le soutien bipartisan de près d’un tiers de la chambre haute du Congrès américain.

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« Le Maroc a maintenu sa revendication illégale sur le Sahara occidental »

« La question des revendications de souveraineté par le Maroc sur le Sahara occidental ne sont pas nouvelles », rappellent les sénateurs, soulignant que « la Cour internationale de justice a rejeté ces revendications en 1975. Malgré le jugement sans ambiguïté de la Cour, le Maroc a maintenu sa revendication illégale sur le Sahara occidental et, après la décolonisation, a tenté d’annexer le territoire par la force ».

« Les efforts diplomatiques ultérieurs, y compris ceux menés par l’ancien secrétaire d’Etat James Baker, ont travaillé sur de multiples plans avec le Maroc et le Sahara occidental, notamment le dénommé « Accord de Houston » qui a engagé à nouveau le Maroc et le Sahara occidental en 1997 à un référendum d’auto-détermination », indiquent les sénateurs, précisant que le Maroc, « reconnaissant qu’il perdrait probablement le vote, s’est retiré des négociations l’année suivante en déclarant qu’il n’accepterait jamais un référendum qui inclurait l’indépendance comme résultat potentiel, malgré des années de promesses autres ».

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« Tragiquement, la réticence du Maroc à négocier de bonne foi a été un thème récurrent au fil des ans. La décision de l’administration précédente de reconnaître leurs revendications n’a servi qu’à récompenser des décennies de mauvais comportement de la part du gouvernement marocain », estiment les sénateurs démocrates et républicains.

« Les Etats-Unis doivent au peuple sahraoui d’honorer notre engagement, d’aider à faire en sorte que les Marocains soient à la hauteur du leur et de mener à bien ce référendum. Le peuple sahraoui mérite le droit de choisir librement son propre destin. Nous espérons pouvoir compter sur vous pour être partenaire dans cet effort », concluent les sénateurs.

Le 10 décembre, Donald Trump avait annoncé la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en échange de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

Cette décision, contraire aux résolutions de l’ONU, qui considèrent le Sahara occidental comme un territoire non autonome depuis 1963, est intervenue près d’un mois après la reprise des hostilités entre le Front Polisario et le Maroc, suite à l’attaque militaire marocaine contre des civils sahraouis dans la zone tampon de Guerguerat, vendredi 13 décembre.

La République sahraouie a ensuite annoncé son retrait de l’accord de cessez-le-feu, signé avec le Maroc en 1991, et la reprise des attaques armées contre les forces d’occupation marocaines.

L’Algérie, qui soutient la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, a dénoncé la décision de Trump, en souhaitant « l’impartialité » des Etats-Unis dans les questions liées à la résolution des conflits internationaux, dont celui du Sahara occidental.

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