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Sahara occidental : le double jeu de la droite espagnole

Sahara occidental : le double jeu de la droite espagnole

Le gouvernement socialiste espagnol a effectué un revirement historique dans la position du pays vis-à-vis de la question sahraouie, en annonçant, le 18 mars dernier, son appui au plan d’autonomie marocain.

La décision a provoqué une grave crise avec l’Algérie, avec des retombées néfastes pour l’économie espagnole, ce qui a valu au gouvernement de Pedro Sanchez de vives critiques en interne, émanant notamment des opérateurs économiques et de l’opposition de droite.

Celle-ci, du moins une partie d’entre elle, semble néanmoins jouer à un double jeu sur la question sahraouie et la relation avec l’Algérie, les deux questions étant liées puisque c’est le revirement sur la première qui a provoqué la dégradation de la seconde.

L’ancien président du gouvernement espagnol, le conservateur José Maria Aznar, l’un des critiques de la politique actuelle de Pedro Sanchez, s’apprête à assister à une conférence d’une organisation sahraouie que la presse espagnole présente comme un appendice des services secrets marocains.

La conférence, organisée par le Mouvement sahraoui pour la paix (MSP), est prévue à la fin de la semaine en cours à Las Palmas, aux Îles Canaries.

Parmi les orateurs programmés, figurent M. Zapatero et ses ministres de la Défense et de la Justice, José Bono et Juan Fernando Lopez Aguilar, rapporte le journal espagnol El Confidencial.

Avec leur présence , les trois personnages apportent leur soutien au revirement de Pedro Sanchez, estime le rédacteur de l’article, le journaliste spécialiste du Maghreb Ignacio Cembrero.

Dans un rapport publié en juin dernier, le Centre espagnol du renseignement a qualifié le MSP, fondé par des dissidents sahraouis, d’organisation de façade du renseignement extérieur marocain.

Pour Aznar, Bono et Aguilar, il ne s’agit pas d’un revirement à proprement dire, puisque, rappelle El Confidencial, il ont passé des années, avant l’annonce du 18 mars dernier, « à défendre le Maroc, mais pas dans un cadre particulier que celui de Las Palmas ».

Position énigmatique de José Maria Aznar

Mais au moins depuis le début de crise avec l’Algérie, José Maria Aznar a critiqué publiquement et à plusieurs reprises ce que fait le gouvernement socialiste sur le dossier.

Fin juin dernier, il a mis en garde que l’Espagne va « payer cher » la crise avec l’Algérie.

C’est Aznar, alors président du gouvernement, qui a signé en 2002 le traité d’amitié algéro-espagnol, que l’Algérie a décidé de suspendre le 8 juin dernier.

Fin juin, au moment où Aznar mettait en garde contre la politique de Pedro Sanchez, une motion de l’opposition de droite fut adoptée par le Parlement espagnol, appelant à restaurer les relations avec l’Algérie et à retourner à une position de neutralité dans le dossier du Sahara occidental.

Le gouvernement socialiste est le principal responsable de la crise actuelle entre l’Algérie et l’Espagne et l’espoir de leur restauration reposait sur un éventuel changement de l’Exécutif.

En juillet dernier, des sources algériennes ont déclaré à El Confidencial que le président Abdelmadjid Tebboune n’était pas disposé à une réconciliation tant que Pedro Sanchez et José Manuel Albares sont aux commandes respectivement du gouvernement et de la diplomatie à Madrid.

C’est peut-être ce qui explique que les multiples appels du pied de Sanchez à l’égard d’Alger soient ignorés.

Néanmoins, avec cette rencontre annoncée à Las Palmas, il semble que même la droite joue à un double jeu et il n’est pas erroné de déduire que tout ce qui la contrarie dans la politique de Pedro Sanchez, c’est les retombées économiques qu’elle a provoquées.

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