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Sahara occidental : revirement radical de la position de l’Espagne

Sahara occidental : revirement radical de la position de l’Espagne

Revirement spectaculaire et radical de l’Espagne dans le dossier du Sahara occidental.

L’ancienne puissance colonisatrice du territoire, qui a veillé jusque-là à tenir une position équilibrée et à rester à équidistance des deux parties en conflit, s’aligne sur les thèses marocaines et annonce son soutien au plan d’autonomie du royaume.

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Dans un communiqué rendu public vendredi 18 mars, le cabinet du palais royal marocain a indiqué que le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a assuré dans un message au roi Mohammed VI que « l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend ».

Des propos confirmés dans la journée par le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Albares.

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Le Front Polisario a qualifié la nouvelle position espagnole de « grave dérapage » et de « faute grave ».

« La position exprimée dans les deux communiqués (marocain est espagnol, ndlr) manque de crédibilité, de sérieux et de réalisme. Il s’agit d’un grave dérapage qui est en contradiction avec la légalité internationale et qui soutient l’occupation et encourage l’agression et la politique du fait accompli et de la fuite en avant », a indiqué la présidence de la République sahraouie dans un communiqué.

Ce revirement inattendu survient dans un contexte de crises majeures successives entre les deux pays concernant notamment la question migratoire.

Début mars, environ 3700 migrants ont tenté d’entrer dans le esclave espagnole de Melilla. En mai 2021, ils étaient plus de 10 000 à envahir l’enclave de Ceuta. Le Maroc avait été accusé d’avoir laissé faire pour presser l’Espagne d’arrêter le président de la RASD, Brahim Ghali, qui se trouvait sur son territoire pour des soins.

 

« L’Espagne a cédé »

 

L’Espagne a-t-elle cédé au chantage à « la bombe migratoire » exercé par le Maroc ? Le Polisario qualifie en tout cas ce changement de « résultat de plusieurs mois de chantage intense du Maroc à l’égard de l’Espagne pour le rétablissement du cours normal de leurs relations diplomatiques ».

« Le gouvernement espagnol a cédé à la principale exigence du Maroc qui lui demandait de soutenir sa proposition d’autonomie », confirme le journaliste espagnol spécialiste de la question, Ignacio Cembrero, cité par le journal français Le Figaro.

Même s’il a surpris de par sa radicalité, ce changement de position de Madrid était prévisible, puisque les ministères des affaires étrangères espagnol et marocain y travaillaient depuis des mois, note un spécialiste algérien. «L’Espagne a clairement cédé à cause de la pression migratoireexercée par le Maroc », ajoute-t-il.

Dans les déclarations tant marocaines qu’espagnoles faites dans la journée de vendredi, il a été fait état de « nouvelle relation ». « Notre objectif est de construire une nouvelle relation, basée sur la transparence et la communication permanente, le respect mutuel et les accords signés par les deux parties et l’abstention de toute action unilatérale, à la hauteur de l’importance de tout ce que nous partageons », a indiqué Pedro Sanchez dans son message à Mohamed VI.

Il a été aussi annoncé que le chef du gouvernement espagnol effectuera une visite au Maroc à une date qui reste à déterminer, tandis que son ministre des affaires étrangères se rendra à Rabat avant la fin du mois.

Dans un livre qui vient de paraître, l’ancien chef d’état- major de l’armée espagnole Fernando Alejandre a estimé que le Maroc constitue une « menace directe » pour l’Espagne qui se concrétisera d’abord à travers des incidents comme « les assauts à la frontière » puis par un conflit plus conventionnel.

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