Dans un contexte de décrue de la pandémie de Covid-19 en Algérie, avec en moyenne moins de 150 cas positifs enregistrés en 24 heures, la question de la vaccination des adolescents reste posée.
Pour Fawzi Derrar, directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie, il est difficile de trancher.
« Il n’y a pas assez de données scientifiques qui ont été publiées pour les enfants », a-t-il déclaré ce dimanche 3 octobre, sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio algérienne.
Selon lui, la décision concernant la vaccination des jeunes de moins de 18 ans et des femmes enceintes devait être « l’apanage des scientifiques ».
« Les enfants sont des diffuseurs du virus. Ils ne meurent pas du virus. Lorsque l’on regarde les publications, même si certains vaccins sont aujourd’hui autorisés, nous n’avons pas assez de recul pour prendre une décision en Algérie », a dit M. Derrar.
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En ce qui concerne la vaccination des femmes enceintes, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) « favorise la vaccination en période épidémique, parce que la femme enceinte peut être fortement exposée, mais en terme de recommandation générale, nous attendons toujours un consensus », a-t-il ajouté.
Le directeur de l’Institut Pasteur d’Algérie a par ailleurs réitéré son appel à accélérer la cadence de la vaccination, et à multiplier les campagnes de sensibilisation, pour espérer atteindre l’immunité collective.
« Nous sommes à la croisée des chemins », a-t-il dit. « Actuellement, c’est le meilleur moment de se faire vacciner car il y a une décrue des contaminations », a-t-il soutenu, en affirmant que « tout doit être fait pour éviter » une quatrième vague de la pandémie de Covid-19 en Algérie.
« Les personnes non vaccinées représentent un danger pour elles-mêmes et la société », a-t-il mis en garde.
L’Algérie a lancé il y a un mois, le 4 septembre dernier, une grande campagne de vaccination contre le covid-19, avec pour objectif de vacciner 70% de la population avant fin 2021.
Faute de quantités suffisantes de vaccins, la campagne de vaccination a marqué le pas au début de son lancement le 31 janvier dernier, avant de s’accélérer depuis juillet dernier, suite à l’arrivée de millions de doses notamment de Chine.
Mieux, l’Algérie a lancé mercredi 29 septembre la production du vaccin contre le Covid-19 CoronaVac du laboratoires chinois Sinovac, afin de satisfaire sa demande en vaccins et d’exporter vers l’Afrique notamment.