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Vêtements de l’Aïd hors prix : la friperie et les vendeurs à la sauvette « au secours » des petites bourses

Vêtements de l’Aïd hors prix : la friperie et les vendeurs à la sauvette « au secours » des petites bourses

C’est la seule période de l’année où les boutiques de prêt-à-porter sont prises d’assaut. A quelques jours de l’Aïd, les commerces à Alger centre sont inondés de clients. Flanqués de leurs enfants, les parents cherchent la bonne pointure, la bonne taille et surtout le bon rapport qualité prix.

Pour ce dernier critère, il faudra repasser. Les prix sont exorbitants. Dans certaines boutiques, des robes pour fillettes coûtent jusqu’à 10 000 DA. Les prix sont même affichés en Euro. Véritable dilemme quand il faut habiller 4 ou 5 enfants pour l’Aïd. Il faut alors se rendre dans une friperie ou du côté des vendeurs à la sauvette de la Place des Martyrs pour trouver des tenues à petits budgets.

Intouchables !

Boutique Mayoral, rue Didouche Mourad. Ici, on trouve des vêtements et des chaussures pour enfants estampillés Boboli et Mayoral « Ce sont des marques espagnoles, nous dit le vendeur. La valeur de l’Euro a grimpé, d’où les prix en rapport ».

Robe pour fillettes : 8 200 DA, ensemble jupe salopette : 9 500 DA, petite jupe avec son T-shirt : 6 500 DA, liquette : 4 000 DA, sandale pour garçon : 3 500 DA, des prix élevés qui ne sont pas à la portée de tous. Dans cette boutique, les prix s’affichent même en Euro. « Je m’empresse de me sauver de ce magasin, nous dit une mère de famille. Ma fille a craqué pour la robe à 9 500 DA. C’est au-dessus de mes moyens ! ».

Magasin « Nadjiba », place Audin. Pantalon en toile pour garçon : 2 300 DA, jeans : 3 500 DA, robe pour fillette : 3 500 DA, polo : 1 850 DA, t-shirt : 1 700 DA. « À l’approche de l’Aïd, je me suis approvisionné chez des particuliers qui ramènent des vêtements d’Angleterre et de Turquie (cabas), nous révèle Réda le gérant. Quant aux grossistes, ils ont mis le feu aux prix cette année. Une simple robe pour fillette coûte autour de 6 000 DA. Des prix intouchables ».

« Hadi halat Zawaliya ! »

Place Audin toujours, boutique MH. Des affiches alléchantes sont collées à la vitrine : 1 500 DApour 2 t-shirts. A y regarder de plus près, les vêtements vendus dans cette enseigne sont de qualité médiocre. Couleurs improbables, modèles démodés et destinés uniquement à la plage. Short : 1 000 DA, jupe courte : 1 000 DA, robe d’été : 1 000 DA. Farid, père de famille, est conscient que la qualité n’est pas au rendez-vous mais il a le couteau sur la gorge. « Je vais profiter de la promotion et prendre deux t-shirts à 1 500 DApour mes deux filles. Je sais que ces articles ne résisteront pas à deux lavages mais je n’ai vraiment pas le choix. Hadi halat Zawaliya ! ».

Chez Numidia, boutique de chaussure (Place Audin), les clients se pressent dans l’espoir de dénicher la bonne pointure et le bon prix pour leurs enfants : sandale pailletée : 1 900 DA, mocassin : 2 000 DA, tennis : 2 800 DA, chaussure classique pour garçons entre 2200 et 3350 DA.

Pas d’accalmie sur les prix à la rue Ben M’hidi. Chez Maria Kids, une simple petite robe pour une fillette d’un an coûte 3 800 DA, un ensemble d’été 4 600 DA et une robe en dentelle 8 700 DA.

Footzone (rue Larbi Ben M’hidi) a aménagé un étal de chaussures spéciales enfants. Là aussi, les prix sont chauds : sandale : 5 000 DA, ballerine : 4 600 DA et tennis entre 5000 et 6000 DA.

Système D pour un Aïd sans frais

Les petites bourses préfèrent sillonner les quartiers populaires dans l’espoir de dénicher des vêtements à la hauteur de leur bourse. Les vendeurs à la sauvette se sont réinstallés du côté des arcades de Bab Azzoun et à proximité de la place des Martyrs : t-shirt : 1 000 DA, jeans 1 500 DA, tennis : 1 500 DA. « Comme l’Aïd coïncide avec l’été cette année, je n’ai pas besoin d’acheter des tricots et des manteaux. Ces petits prix me conviennent très bien pour habiller mes trois enfants », nous dit Hassina.

Du côté de la rue Khelifa Boukhalfa, il y a une friperie qui connaît une grande affluence ces derniers jours. « À l’approche de l’Aïd, la clientèle se fait plus nombreuse, nous confie Yazid, le vendeur. Les modestes bourses préfèrent acheter des fringues de seconde main, à des prix raisonnables. La cherté de la vie actuelle oblige les familles à faibles revenus à habiller leurs enfants dans les friperies à l’occasion de l’Aïd ».

Dans ce commerce, les prix sont abordables même s’il faut chercher longtemps avant de trouver une pièce potable. Jupe, robe, pantalon pour fillette : entre 1 000 et 850 DA. Une bouée de sauvetage pour les petits budgets.

D’année en année, les prix des vêtements prennent l’ascenseur. Les commerçants profitent de l’occasion pour faire leur beurre, au grand dam des modestes bourses.

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