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À Tel-Aviv, Macron propose une coalition internationale pour lutter contre le Hamas

À Tel-Aviv, Macron propose une coalition internationale pour lutter contre le Hamas

Le président français Emmanuel Macron a dû soupeser le pour et le contre avant de se décider à aller lui aussi en Israël dans le sillage de plusieurs dirigeants occidentaux, notamment le président américain Joe Biden et le Premier ministre britannique Rishi Sunak.

Ce mardi 24 octobre, Emmanuel Macron était enfin à Tel-Aviv où il a rencontré son homologue israélien Isaac Herzog et le Premier ministre Benyamin Netanyahou, avant de se rendre dans l’après-midi à Ramallah pour un tête-à-tête avec Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne.

Mercredi, le président français devrait aussi discuter avec d’autres dirigeants de la région. À son arrivée ce mardi matin à Tel-Aviv, il a rencontré des familles de victimes israéliennes de l’attaque du 7 octobre.

Ce programme illustre ce que Macron a apporté dans sa valise : un soutien ferme à Israël et un plaidoyer pour la relance du processus de paix. « Le Hamas (…) doit être combattu avec force, et la cause palestinienne, elle, doit être entendue avec raison », a-t-il d’ailleurs résumé lors de la conférence de presse conjointe avec Netanyahou.

« Nous sommes à vos côtés, épaule contre épaule », a déclaré le président français à son homologue israélien Isaac Herzog. « Je suis là pour vous exprimer mon soutien, ma solidarité dans tous les domaines de cette bataille contre le terrorisme », a-t-il réitéré quelques heures plus tard à Netanyahou.

Le deuil d’Israël est aussi celui de la France qui compte, selon un dernier bilan divulgué par Macron sur la plateforme X, 30 morts et 9 otages. « C’est une page noire de notre propre histoire », a-t-il déclaré.

Emmanuel Macron a réaffirmé « le droit légitime d’Israël à se défendre » et proposé que la même coalition internationale qui a anéanti Daech il y a quelques années « puisse lutter aussi contre le Hamas ». Une proposition aussitôt critiquée par Jean-Luc Mélenchon, le chef de La France Insoumise.

« Attention les mots ont un sens précis en diplomatie. La « guerre au terrorisme » par le retour de la coalition contre Daech cela veut dire la France participe à la guerre contre Hamas. Où ? Quand ? À Gaza ? Maintenant ? Alors où est le cessez-le-feu. Ce point du discours de Macron est extrêmement questionnant », a-t-il dit sur X.

Il a aussi mis en garde l’Iran et le Hezbollah libanais contre la tentation d’« ouvrir de nouveaux fronts ».

Néanmoins, Emmanuel Macron a tracé comme des lignes au Premier ministre Israélien. « La lutte doit être sans merci, mais pas sans règles », a-t-il dit en référence aux bombardements israéliens qui ciblent la population civile dans la bande de Gaza.

Position de la France sur la Palestine : débats houleux au parlement

Plus explicite, il a rappelé que « les démocraties ne prennent pas pour cible les civils, ni à Gaza ni nulle part ». Néanmoins, il n’a pas exigé un cessez-le-feu, demandant juste à son vis-à-vis de décréter une « trêve humanitaire ».

Malgré le soutien ferme exprimé à Israël, Emmanuel Macron a insisté sur la relance du processus de paix, estimant que la réponse doit être aussi politique « en acceptant le droit légitime des Palestiniens à disposer d’un territoire et d’un Etat en paix et en sécurité aux côtés d’Israël ».

Ce discours d’Emmanuel Macron, plus équilibré par rapport à tout ce qu’il a dit jusque-là, fait écho au débat houleux qui a eu lieu lundi au parlement français avec notamment des interventions retentissantes de Mathilde Panot (LFI) et de Marine le Pen (RN).

En présence de la Première ministre Elisabeth Borne, la présidente du groupe de La France Insoumise a fustigé la position du gouvernement français sur la guerre en Palestine, s’interrogeant pourquoi la France reste-t-elle « silencieuse » et ne dénonce pas avec la même force « les crimes commis par le gouvernement de Netanyahou » sur les Palestiniens qui, a-t-elle dit « ne sont pas un amas de statistiques » .

Mathilde Panot a accusé le gouvernement d’avoir « abandonné la position historique de la France » en s’alignant « sur les États-Unis et sur le gouvernement israélien va-t-en-guerre d’extrême droite ».

Même si son parti et toute la mouvance d’extrême-droite ont une position diamétralement opposée à celle de LFI, Marine le Pen, la présidente du groupe parlementaire du Rassemblement national (extrême-droite), a elle aussi fustigé dans un discours remarquable cette américanisation de la politique étrangère française. Elle a notamment estimé que la sécurité au Moyen-Orient passera par l’établissement d’un Etat palestinien.

Dans son intervention, Elisabeth Borne a récusé les griefs exprimés quant à la position de la France, estimant que celle-ci est « amie d’Israël, des Palestiniens et des pays arabes ».

Entre l’extrême droite et l’extrême gauche aux positions diamétralement opposées sur la guerre que mène Israël contre Gaza, Jean-Louis Bourlanges, député du Modem (centre) a prononcé un discours équilibré qui a été applaudi à l’Assemblée nationale française.

Tout en réitérant le droit d’Israël à se défendre, le président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale, a estimé que la « violence du Hamas est sans excuse, mais pas sans cause », en pointant l’abandon de la question palestinienne au profit d’un traitement sécuritaire, aggravé par la colonisation.

Le député a mis en garde contre l’embrasement de cette région où « même l’arme nucléaire dont dispose Israël ne parvient pas à assurer la survie d’un État ».

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