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Affaire des étudiants arnaqués : le signe d’un profond malaise

Affaire des étudiants arnaqués : le signe d’un profond malaise

Beaucoup de choses ont été dites sur l’escroquerie à grande échelle dont ont été victimes des dizaines d’étudiants algériens voulant poursuivre leur cursus à l’étranger.

L’affaire est désormais entre les mains de la justice et il est inutile de s’attarder sur ses détails, du reste largement rapportés, notamment le rôle qui est prêté à certains influenceurs sur les réseaux sociaux qui accapare toute l’attention de l’opinion publique. Au risque de passer à côté de l’essentiel.

L’essentiel

L’essentiel, c’est cette saignée qui vide le pays de sa jeunesse et de sa matière grise, et qui est dévoilée de nouveau au grand jour. Les chiffres révélés par les protagonistes de cette affaire renseignent sur le désir de partir qui n’épargne désormais plus aucune frange de la société, quoi qu’il en coûte.

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Les sommes payées ne l’étaient pas pour des études dans des universités prestigieuses en Occident, mais pour s’inscrire dans des facultés turques ou d’Europe de l’Est. Sans doute que pour une partie de ces étudiants, il s’agit juste d’un moyen de partir. Peu importe la qualité des études ou la destination.

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On n’en parle pas parce qu’il n’y pas d’affaire judiciaire derrière, mais la ruée sur les universités occidentales, françaises notamment, se poursuit aussi. Chaque année, l’Hexagone accueille des milliers de nouveaux étudiants algériens qui, quasiment tous, ne reviendront pas.

Malgré les restrictions vis-à-vis de l’accueil des étrangers, les étudiants sont moins touchés, dans le cadre de la politique française de l’immigration choisie. En septembre dernier, le président Emmanuel Macron a spécifié que la décision de réduire de moitié le nombre de visas aux ressortissants des pays maghrébins, l’Algérie en tête, va épargner les demandeurs de visas d’études. La France est souveraine pour choisir la politique d’immigration qui sied le mieux à ses intérêts.

Au-delà de la précarité…

C’est dans les pays de départ qu’il y a un profond malaise sur lequel il faudra se pencher sérieusement. Le phénomène a pris des proportions qui inquiètent.

On se souvient tous des interminables files d’attente qui se sont formées un jour d’octobre 2017 devant le Centre culturel français d’Alger, pour l’attestation de maîtrise de la langue française, préalable à l’obtention d’un visa d’études en France. La sonnette d’alarme devait être tirée ce jour-là.

D’autres, des milliers aussi, partent après l’obtention de leur diplôme en Algérie. On parle de 15 000 médecins qui feraient marcher les hôpitaux français.

La frénésie du départ ne se limite pas aux médecins, ingénieurs ou étudiants, comme le montre l’explosion du phénomène de la migration clandestine, ou la harga.

Là aussi, les sommes payées pour une place sur une barque, sans garantie d’arriver en vie sur l’autre rive, expriment le même profond malaise qui traverse la société, bien au-delà de la précarité sociale ou de la qualité de l’enseignement dans les universités algériennes.

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