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Algérie – Espagne : les prémices de la fin de la crise

Algérie – Espagne : les prémices de la fin de la crise

La crise entre l’Algérie et l’Espagne, qui a éclaté en mars 2022 suite à la décision du gouvernement de Pedro Sanchez de soutenir le plan marocain pour le Sahara occidental, semble connaître une évolution positive.

L’Algérie serait disposée à nommer un nouvel ambassadeur à Madrid dix-neuf mois après le rappel de Said Moussi qui occupait ce poste le 19 mars 2022, rapporte le journal espagnol El Confidencial ce jeudi 2 novembre.

Le nom du successeur de Moussi, qui a été nommé ambassadeur d’Algérie à Paris le 10 août 2022, n’est pas encore connu.

Le retour de l’ambassadeur algérien à Madrid devrait mettre fin à dix-neuf mois de crise diplomatique entre les deux pays. Selon nos sources, il y a une « évolution positive » de la relation entre l’Algérie et l’Espagne.

Contacté par TSA ce jeudi, Djamel Eddine Bouabdallah, président du Cercle de commerce et d’industrie algéro6espagnol (CCIAE) a confirmé des informations sur l’éventualité du retour de l’ambassadeur d’Algérie à Madrid.

« Il y a eu des contacts entre les deux parties en septembre à New York en marge de l’assemblée générale des Nations unies. Il y a eu une entente sur un retour progressif des relations entre l’Algérie et l’Espagne », confie Djamel Eddine Bouabdallah.

Plusieurs facteurs ont contribué à l’évolution positive de la situation des relations entre Alger et Madrid, selon le président du CCIAE.

Vers un retour progressif des relations entre l’Algérie et l’Espagne

Dans son discours devant l’assemblée générale de l’ONU en septembre dernier, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez avait plaidé pour « une solution mutuellement acceptable dans le cadre de la charte des Nations Unies et des résolutions du Conseil de Sécurité » concernant le Sahara occidental sans citer sa position antérieure, alignée au plan marocain d’autonomie qui avait provoqué la colère d’Alger.

L’évolution dans le discours de Pedro Sanchez sur le Sahara occidental a aidé à un rapprochement avec Alger, indique Djamel Eddine Bouabdallah.

La position de l’Espagne en faveur de la création d’un état palestinien exprimée par Pedro Sanchez dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas comme une solution au conflit israélo-palestinien a également séduit Alger, selon Djamel Eddine Bouabdallah.

En effet, Pedro Sanchez a défendu le 16 octobre devant les leaders européens la reconnaissance d’un Etat palestinien dans le cadre de la solution des Etats comme étant « l’unique façon » de résoudre le conflit de manière « définitive ».

Les relations entre l’Algérie et l’Espagne sont en crise depuis mars 2022. L’alignement espagnol sur la position marocaine sur le conflit du Sahara occidental, ex-colonie espagnole, décidée par le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez le 18 mars 2022 a entraîné une série de représailles de la part des autorités algériennes.

Alger a dans un premier temps rappelé son ambassadeur à Madrid au lendemain de l’annonce de la décision du gouvernement espagnol, faite depuis Rabat, le 18 mars 2022. En juin de la même année, Alger a gelé le Traité d’amitié de coopération et de bon voisinage avec l’Espagne.

Dans la foulée, les transactions commerciales entre les deux pays sont suspendues. Une situation qui a impacté des centaines d’entreprises espagnoles et algériennes.

Les pertes des opérateurs économiques espagnols se chiffrent par centaines de millions d’euros depuis l’éclatement de la crise diplomatique entre Alger et Madrid.

Le retour des relations diplomatiques entre Alger et Madrid qui semble en bonne voie ouvre la voie au rétablissement des relations commerciales entre les deux pays, assure Djamel Eddine Bouabdallah.

La relance des vols d’Air Algérie vers Palma ainsi que la hausse des vols d’Iberia entre Madrid et Alger tout comme le retour du vol Barcelone – Oran de Vueling sont autant de signaux positifs sur le retour à la normale des relations algéro-espagnoles, ajoute le président du CCIAE.

Le président Abdelmadjid Tebboune a toujours dit que l’Algérie n’avait pas de problème avec l’Espagne, mais plutôt avec le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez. Il a mis en avant les bonnes relations avec le peuple et le palais royal espagnols.

Selon nos sources, les deux pays ont continué à coopérer étroitement dans le domaine de la sécurité alors que les contacts entre Alger et le Palais royal espagnol n’ont pas été rompus et n’ont pas souffert de la crise diplomatique.

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