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Dialogue : ce que demandent ceux qui ont rencontré Tebboune

Dialogue : ce que demandent ceux qui ont rencontré Tebboune

Le président de la République a entamé lundi 9 mai des consultations avec la classe politique dans le cadre de son initiative dite de « main tendue » et un consensus est en train de se dégager parmi des partis pour la réussite de l’initiative présidentielle.

En visite en Turquie du 15 au 17 mai, Abdelmadjid Tebboune a expliqué lors d’une rencontre avec des membres de la diaspora algérienne dans ce pays qu’il aspirait à « créer un front interne soudé » et qu’une « réunion inclusive » des partis politiques aura lieu prochainement.

Jusque-là, le président de la République a reçu les premiers responsables de sept formations politiques, et une personnalité indépendante, l’ancien ministre et diplomate Abdelaziz Rahabi.

Avant même la tenue de la réunion annoncée par le chef de l’Etat, un certain consensus se dégage quant aux mesures à prendre pour la réussite de l’initiative présidentielle. L’apaisement du climat politique est un préalable sur lequel tous sont d’accord. Ceux qui ont été reçus à la présidence ont eu l’occasion de l’exprimer au chef de l’Etat.

Première personnalité à être reçue le 9 mai, Soufiane Djillali, président de Jil Jadid est revenu dans un entretien à TSA publié samedi 14 mai sur la teneur de son entrevue avec le président de la République.

« J’ai exprimé ma préoccupation quant à la situation des médias nationaux, à l’absence de débats ouverts et contradictoires, à la faiblesse évidente de la communication gouvernementale, etc. », a-t-il dit.

« La gestion sécuritaire et judiciaire des activistes est mal vécue par l’opinion publique. Elle constitue l’un des nœuds psychologiques pour aller vers un rapport plus serein avec les institutions politiques », a souligné Soufiane Djillali. Et d’ajouter à propos des détenus d’opinion : « Je ne sais pas ce qui peut relever d’un abus d’autorité ou carrément d’une répression des libertés. Ce que je sais, c’est qu’il n’y a pas suffisamment d’explications de la part de l’institution judiciaire et l’absence de communication devient problématique ».

Abdelaziz Rahabi a été reçu à la présidence le 11 mai. Il a par la suite étalé sa vision sur la chaîne de télévision Ennahar, le 23 mai. Lui aussi, il a insisté sur la question des détenus.

« Si le pouvoir emprisonne encore des gens, ferme l’espace médiatique et bloque l’activité des partis… Toutes ces conditions ne favorisent pas le dialogue », a-t-il déclaré, estimant que le pouvoir doit prouver « sa bonne foi »  en engageant des mesures d’apaisement, « des mesures quotidiennes, dans le discours politique, dans la façon de traiter les médias ».

Scepticisme

Le premier secrétaire du FFS, Youcef Aouchiche, s’est longuement étalé samedi en conférence de presse, sur ce qu’il a dit à Abdelmadjid Tebboune, qui l’a reçu jeudi 2 juin.

Il dit avoir souligné devant le chef de l’Etat « l’exigence de restaurer la confiance des citoyens en prenant des mesures fortes d’apaisement et d’ouverture vers la société ».

Il a cité l’ouverture des champs politique et médiatique, la libération des détenus d’opinion, l’abrogation de tout l’arsenal juridique répressif, la cessation du recours « arbitraire et systématique » à la détention préventive et le respect des libertés individuelles et collectives.

Le premier responsable du FFS, le plus vieux parti d’opposition en Algérie, a réitéré l’impératif de donner « toutes ses chances à la solution politique consensuelle » et garantir le droit d’organisation et d’expression pacifique. « Les faux dialogues, visant à gagner du temps et à pérenniser le système de gouvernance actuel, ne feront qu’aggraver la situation actuelle et la défiance de la population », a-t-il mis en garde.

A sa sortie du bureau du chef de l’Etat, le 12 mai, Abderrazak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a lui aussi évoqué la question des libertés. Il a exprimé l’espoir d’arriver en tant qu’Algériens à « cristalliser une vision commune au mieux des intérêts » de l’Algérie, « garantir les libertés » et une « transition politique effective », et ce « parallèlement à la promotion du rôle de la société civile et de sa contribution à l’allègement des charges de l’Etat ».

Même ceux qui se sont toujours montrés sceptiques vis-à-vis de ce genre de consultations le font principalement à cause du climat politique général et l’état des libertés en Algérie.

Le 11 mai, Mohcine Belabbas, alors encore président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), avait fait part de son scepticisme. Pour lui, s’il y avait une « réelle volonté (de rassemblement) », le pouvoir aurait « œuvré à réunir les familles des détenus incarcérés injustement » et en « violation de la constitution et des traités internationaux, en libérant tous les détenus politiques et prisonniers d’opinion et en arrêtant les poursuites arbitraires contre les militants et les activistes politiques. »

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