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Flou sur la date de la rentrée scolaire : l’anglais est-il en cause ?

Flou sur la date de la rentrée scolaire : l’anglais est-il en cause ?

En Algérie, la date de la rentrée scolaire n’est pas encore fixée. Les parents d’élèves et les enseignants guettent avec un mélange d’incompréhension et de colère l’annonce de cette date que le ministère de l’éducation met du temps à communiquer.

Si le département d’Abdelhakim Belabed a bien annoncé la date de reprise des personnels administratifs et pédagogiques, les 28 et 31 août, il n’en a pas été de même pour le retour des élèves à l’école.

L’introduction de l’anglais dans le cycle primaire pour les élèves de 3e année -et les préparatifs qu’elle sous-tend- explique-t-elle le retard dans l’annonce de la date de rentrée des élèves ?

Le débat a en effet accaparé tout l’espace, ce qui a relégué au second plan la question de la date de reprise des élèves. Qu’en est-il exactement ?

« L’introduction de l’anglais et le dispositif qui va avec n’est nullement la raison. Il n’y a aucun problème », balaie Boualem Amoura, SG du Syndicat des professionnels de l’éducation et de la formation (Satef).

Selon lui, le problème est avant tout d’ordre organisationnel. « Ce n’est quand même pas à cause de la chaleur ! Certes il y a un manque d’eau, mais cela n’est pas un problème majeur car on a toujours utilisé les citernes pour approvisionner les établissements scolaires », argue-t-il.

« À quand une rentrée normale ? Que cesse la médiocrité et l’impunité », tempête-t-il.

Pour Bachir Kiouas de la Coordination des enseignants de français d’Alger, le parallèle entre l’introduction de l’anglais et le retard dans l’annonce de la date de la reprise scolaire compte finalement pour peu de choses au regard des nombreuses questions qui se posent dans le secteur.

« Ce qui doit être connu d’ores et déjà c’est tout le calendrier de l’année scolaire et non seulement la date de la rentrée des classes. Chose que le ministère a certainement établi, mais les responsables préfèrent laisser couler l’information au compte-goutte. C’est peut-être pour orienter le débat vers de fausses polémiques et évacuer par cette manœuvre les vraies questions : cherté de la vie, statut particulier des travailleurs de l’éducation… », explique le syndicaliste. Selon M. Kiouas, rien ne justifie ce statu quo.

De son côté, le porte-parole du Conseil national autonome des professeurs de l’éducation secondaire et technique du secteur ternaire (Cnapeste), Messaoud Boudiba, ne trouve aucune justification à ce manque de communication au sujet de la date de reprise des élèves, ajoutant qu’il ne trouve pas de mal à ce que la rentrée soit décalée si la situation l’exige.

« Habituellement, nous connaissons le calendrier scolaire avant la sortie en vacances. S’il y a un problème qui surgit en cours de route, il n’y a aucun problème à différer la rentrée de quelques jours. Or, nous ne voyons pas un empêchement à fixer ou bien à différer la date de la rentrée scolaire », expose M. Boudiba.

« En dehors de cette question de l’enseignement de l’anglais, il y a des opérations qui requièrent une organisation et une préparation. Jusqu’à maintenant, on nous signale l’inexistence au niveau des établissements des cartes scolaires, sur la base desquelles sont élaborés les emplois du temps. Quand on ne sait pas encore quel mode d’enseignement (par groupes ou ordinaire) allons-nous adopter alors que c’est sur cette connaissance qu’on élabore l’emploi du temps… », développe le syndicaliste.

Les dates de la rentrée scolaire « prochainement annoncées »

Ce mardi à l’ouverture d’une rencontre nationale consacrée à la préparation de la formation qualifiante des enseignants d’anglais de la 3e année primaire, le ministre de l’éducation, Abdelhakim Belabed, a déclaré que les dates de la rentrée scolaire pour les élèves seront « prochainement annoncées ».

Au sujet de l’enseignement de l’anglais, Belabed a assuré que tous les moyens matériels, humains et organisationnels « sont réunis pour une introduction réussie » de cette langue dès l’année scolaire 2022-2023, avant de passer à d’autres niveaux dans les prochaines années.

Le ministre a en outre, expliqué que le recrutement des enseignants d’anglais se fait, pour cette année, par voie de contractualisation, ajoutant que les instituteurs concernés seront formés pendant 15 jours, même en ayant un niveau académique (licence en anglais où un diplôme en traduction de et vers l’anglais).

Le ministre a expliqué que l’anglais est obligatoire « à l’instar des autres matières et sera dispensée avec un volume horaire de 90 minutes ».

Abdelhakim Belabed a fait état de l’élaboration d’un manuel scolaire qui sera distribué aux élèves dans les délais fixés. La formation des enseignants d’anglais comprend des modules en didactique de la langue anglaise, la psychologie de l’enfant, la législation scolaire, la gestion des valeurs et les pratiques pédagogiques, a indiqué Belabed.

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