Société

Hôpitaux : “Il y a un manque d’hygiène dans la plupart des services”

L’hygiène fait défaut dans certains hôpitaux en Algérie. Alors qu’il effectuait une visite inopinée à l’hôpital “Khaldi Abdelaziz” de Tébessa, le mercredi 28 septembre,  le wali de cette wilaya s’est dit choqué de l’état de délabrement du service de maternité de cet établissement hospitalier.

Exprimant son mécontentement quant à l’état de “chaos, d’indifférence et de négligence“, qui règne dans cet hôpital, le wali a sommé les responsables de cet établissement “d’améliorer l’aspect général de l’hôpital, de respecter les règles d’hygiène, et de mettre à niveau les services et la prises en charge des patients“, a indiqué la wilaya de Tébessa dans un message posté sur sa page Facebook.

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Selon la même source, un délai a été donné aux responsables de cet hôpital afin de “remédier aux lacunes” et de “mettre fin à l’état de négligence“, et ce, “avant que des mesures dissuasives strictes ne soient prises à l’encontre de ceux qui ne veulent pas accomplir leurs devoirs et tâches“.

Pourquoi les hôpitaux algériens sont-ils délabrés ?

Pour le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), les manquements aux règles de base d’hygiène observés dans les hôpitaux algériens sont “inacceptables” et “ne peuvent plus être tolérés“.

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Il y a un manque d’hygiène dans la plupart des services de santé du pays. On ne peut pas généraliser à 100 %, car on peut trouver des services dans un état acceptable, mais de façon générale, l’état de l’hygiène dans nos hôpitaux est loin d’être satisfaisant“, a-t-il dit ce jeudi dans une déclaration à TSA.

Pourquoi en Algérie les règles d’hygiène de base ne sont-elles pas toujours respectées dans le milieu hospitalier ?  Le président du SNPSP avance quatre arguments : la vétusté des hôpitaux, le manque de moyens, l’insuffisance professionnelle et la surcharge des structures de santé.

De nombreux manquements aux règles de base d’hygiène sont dus à la vétusté des hôpitaux, et notamment à l ‘état de délabrement des réseaux d’assainissement au niveau de ces structures. À cela s’ajoute le manque d’intérêt que l’on porte à la formation du personnel“,  a-t-il tout d’abord déclaré.

Assurer une hygiène acceptable, qui réponde aux normes dans une structure de santé, demande des moyens financiers, mais aussi des moyens humains, que ce soit en nombre ou en qualification. Il faudrait que les personnes en charge de ce volet-là soient régulièrement soumises à des contrôles et qu’elles suivent régulièrement des formations. Malheureusement, chez nous, cela n’existe pas“, a-t-il ajouté.

Ceux qu’on appelle chez nous femmes de ménages, ou agents affectés au nettoyage, ailleurs, sont qualifiés de techniciens de sols (de surface). Ils sont soumis à une formation universitaire. Il faut impérativement que le personnel soit formé à l’hygiène hospitalière. Il y a des règles à suivre. Et la façon de nettoyer un service diffère dès lors qu’il s’agit d’un service de gastrologie, de chirurgie, d’un bloc opératoire, d’une salle de réanimation, etc“,  a développé le Dr Merabet.

Ce dernier déplore par ailleurs que la « quasi-totalité » des structures de santé en Algérie « n’ont pas les moyens de se doter en quantité suffisante de produits d’asepsie et de produits d’hygiène adéquats“.

Dans les hôpitaux algériens, on utilise encore de la javel, alors que dans de nombreux pays, ce produit est proscrit d’utilisation dans les hôpitaux. Chez nous, on continue de l’utiliser à défaut d’avoir d’autres moyens à disposition“, a regretté le président du SNPSP.

Autre facteur à l’origine des manquements à l’hygiène observés régulièrement dans les hôpitaux algériens, selon Dr Merabet : la surcharge des structures de santé. “Il y a un problème dans l’organisation des soins“, a-t-il dit.

Avant d’ajouter : “Lorsqu’une structure de santé a pour mission d’assurer une rotation de 30 à 40 malades par jour, mais qu’elle se retrouve à faire le double, le triple, ou le quintuple, il devient difficile de maintenir un bon niveau d’hygiène, sachant qu’on utilise les mêmes salles d’opérations, les mêmes lits, les mêmes tables d’accouchement. Dans ces conditions, il est difficile d’assurer le niveau d’hygiène qu’il faut“.

Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, souligne que “le manque d’hygiène dans les hôpitaux est une porte ouverte à la diffusion des maladies nosocomiales“.

Nous devons aujourd’hui impérativement faire plus d’efforts dans la formation, dans le financement et dans l’organisation de l’offre de soins pour garantir le respect des règles de base d’hygiène dans nos hôpitaux“, a-t-il conclu.

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