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Le chantier sans fin de l’autoroute de Bejaïa

Le chantier sans fin de l’autoroute de Bejaïa

La pénétrante autoroutière, reliant le port de Béjaïa à l’autoroute Est-ouest sur 100 km, sera-t-elle un jour réceptionnée entièrement ? Sans doute, mais pas pour très bientôt.

Le chantier s’éternise et à chaque fois, des problèmes inattendus surgissent. Lancé en 2013, le projet d’une longueur totale de 100 kilomètres devait être finalisé en 30 mois, selon les termes du contrat avec le groupement algéro-chinois SAPTA et CRCC.

C’est-à-dire au plus tard fin 2015 – début 2016. Mais ce n’est qu’en mars 2017 qu’un premier tronçon de 42 kilomètres, entre l’autoroute Est-ouest, au niveau d’Ahnif (Bouira), et Akbou, est ouvert à la circulation automobile.

D’autres tronçons ont été ouverts depuis à la circulation : Akbou-Seddouk sur 10 Km et Timezrit-Amizour, sur la même distance. 62 kilomètres ont été ouverts à la circulation, une trentaine est sur le point de l’être au niveau de Sidi Aïch avec l’achèvement des tunnels, et il faudra attendre sans doute plusieurs mois pour la réception du dernier tronçon de 11 kilomètres entre Oued Ghir et le port de Bejaïa. L’ensemble du projet connaît un taux d’avancement de 78%, selon les chiffres officiels.

C’est principalement le problème de l’opposition des propriétaires terriens qui a retardé le chantier à ses débuts. Sont survenus plus tard les problèmes de financement et des contraintes techniques dus à la nature du terrain. Le consortium de réalisation a éprouvé beaucoup de difficultés pour creuser les tubes du tunnel de Sidi Aich, ce qui est anormal pour un groupe de taille de CRCC.

Il en est actuellement à la dernière phase des travaux avec le bétonnage et la pose des équipements, arrivés récemment de Chine, a-t-on annoncé lors de la visite cette semaine du wali de Béjaïa sur le site.

En plus des travaux de bétonnage des tunnels, un tronçon de 3 kilomètres est encore en travaux à cause de « difficultés techniques ». Le premier responsable de la wilaya a insisté sur la nécessité de sa livraison avant le 1er novembre prochain, ordonnant aux responsables du consortium de « renforcer le chantier en moyens humains ». « Tout problème a une solution », a-t-il répondu aux explications des techniciens chinois.

En attendant, les habitants de la région continuent de subir les embouteillages, notamment au niveau de la vallée de la Soummam et à la sortie de Bejaïa, bien que la situation se soit quelque peu améliorée depuis l’ouverture des premiers tronçons, dont la qualité des travaux est, faut-il le dire, appréciable.

La vallée de la Soummam connaît quotidiennement un important trafic routier, notamment de poids lourds qui desservent le port de Bejaïa et les zones d’activité d’Akbou et d’El Kseur, où sont implantées de grandes entreprises privées comme Ifri, Laiterie Soummam, General Emballage, Danone Algérie.

La RN 26, qui traverse toute la vallée de la Soummam, est le principal axe routier reliant Béjaïa au reste du pays. Depuis quelques années, elle est devenue trop exiguë pour contenir l’important trafic quotidien. C’est pourquoi la pénétrante autoroutière revêt une importance vitale pour la région.

En juillet dernier, le projet a été évoqué en Conseil des ministres et l’accent a été mis sur la nécessité de « sa mise en service dans les plus brefs délais afin de fluidifier la circulation au regard du trafic économique et commercial sur cet axe ». Mais aucune date n’est fixée pour sa livraison totale.

À l’image de l’autoroute est-ouest et d’autres grands chantiers d’infrastructures lancés durant les années 2000, l’autoroute de Bejaia souffre du manque de maîtrise de la conduite de ce genre de projets en Algérie. 

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