Économie

Le pétrole bondit avec le risque géopolitique

Les cours du pétrole ont nettement avancé mardi, dopés par le risque géopolitique au Moyen-Orient à l’approche d’une réunion de suivi de l’Opep, tandis qu’un ouragan attendu sur les côtes américaines présentait peu de danger pour l’industrie.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a clôturé à 79,06 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,69 dollar par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” (WTI) pour le contrat d’octobre a pris 1,71 dollar à 69,25 dollars.

“Les menaces de perturbation de l’offre à travers le monde ont poussé les prix”, a observé Matt Smith de ClipperData.

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué mardi une attaque contre le siège de la Compagnie nationale de pétrole (NOC) dans la capitale libyenne qui a fait au moins deux morts lundi.

“Les gisements de pétrole qui (profitent aux) croisés et leurs projets en Libye sont des cibles légitimes pour les moujahidine”, a affirmé l’EI dans un communiqué.

En parallèle, les exportations iraniennes continuent de reculer en amont de l’application début novembre des sanctions américaines contre Téhéran visant directement son industrie pétrolière.

“Est-ce que la Russie et l’Arabie saoudite arriveront à compenser cette perte de l’offre, cela reste à voir”, a commenté Hussein Sayed, analyste chez FXTM.

Alors que ces deux géants du pétrole menaient depuis fin 2016 l’effort de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d’autres producteurs pour limiter l’offre et faire remonter les prix, ils ont repris leurs extractions de plus belle depuis juin pour éviter que l’escalade des cours ne pèse sur la demande.

Navires réorientés

Une réunion de suivi de l’accord est prévue fin septembre à Alger, en présence notamment des ministres de l’Energie d’Arabie saoudite et de Russie. Leur homologue iranien, qui s’était opposé en juin à une hausse de la production qui permettrait à son rival saoudien de récupérer les parts de marché perdues par Téhéran à cause des sanctions américaines, sera également présent.

Du côté américain, une vaste zone de la côte est des Etats-Unis se préparait au passage de Florence, un ouragan potentiellement dévastateur mais qui présentait peu de risques pour l’industrie pétrolière.

“Nous ne voyons pas vraiment de danger à l’horizon en dehors de navires réorientés”, a affirmé M. Smith. “En dehors de ces bateaux, aucune infrastructure ne devrait être affectée par le passage de l’ouragan”, a-t-il ajouté.

Le prix de l’essence cotée à New York a tout de même beaucoup grimpé à l’approche de l’ouragan, certains investisseurs anticipant une hausse de la demande dans les zones évacuées.

Les cours du brut ont en revanche été un peu soutenus par le léger recul des anticipations de production aux Etats-Unis l’an prochain: l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) s’attend désormais à 11,5 millions de barils par jour en 2019 contre une prévision de 11,7 millions de barils par jour le mois dernier.

Les analystes prendront par ailleurs connaissance mercredi des données hebdomadaires sur les réserves des Etats-Unis arrêtées au 7 septembre, qui seront également publiées par l’EIA.

Les analystes s’attendent à un recul des stocks de brut de 2,25 millions de barils, à une hausse des stocks d’essence de 750.000 barils et à une montée des stocks d’autres produits distillés (gazole et fioul de chauffage) de 2 millions de barils, selon la médiane d’un consensus compilé par Bloomberg.

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