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Le témoignage du père de l’étudiant algérien tué en Ukraine

Le témoignage du père de l’étudiant algérien tué en Ukraine

La guerre en Ukraine a fait sa première victimealgérienne samedi 26 février. La victime, Talbi Mohammed Abdel Monaim, était âgée de 25 ans.

Étudiant dans l’aéronautique, il a succombé à une balle perdue à Kharkiv, deuxième plus grande ville du pays, où se déroulent de violents combats depuis le début de la guerre en Ukraine, jeudi 24 février.

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Dans un témoignage recueilli par TSA ce mercredi, le père de la victime revient sur les circonstances de la mort de son jeune fils: « Le samedi 26 février à 5h30 environ, mon fils et son ami sont descendus à l’abri de l’immeuble où ils résidaient. En sortant de l’abri, il a été victime d’une balle perdue ».

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« C’est son ami qui était avec lui qui me l’a confirmé. Ils étaient ensemble au moment où Mohammed a reçu la balle. Son ami s’est alors dirigé à l’intérieur de l’immeuble pour demander de l’aide. Mais les gens n’ont pas pu lui porter secours car ils ont eu peur qu’on leur tire dessus. Ils ont alors appelé les secours qui ont évacué Mohamed à l’hôpital où il est décédé plus tard », poursuit Moulay Abdelhafid Talbi, enseignant de langue arabe au centre d’éducation continue de l’université des Emirats arabes unis .

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Diplômé depuis deux mois, le jeune étudiant algérien, installé en Ukraine depuis 2018,  « attendait de pouvoir récupérer son diplôme final » en aéronautique pour entrer aux Emirats arabes unis où réside sa famille, « ou en Algérie », a précisé le père de la victime. « Il  était en contact avec certaines entreprises pour compléter sa formation en aéronautique « , ajoute-t-il.

« La guerre retarde le rapatriement de la dépouille »

Décédé il y a cinq jours, la dépouille de Talbi Mohammed n’a pour l’heure toujours pas été rapatriée en Algérie. La procédure a été « retardée », selon le père de la victime.

« Le ministère des Affaires étrangères et l’ambassade d’Algérie en Ukraine se sont engagés à rapatrier le corps. Nous sommes en contact permanent avec l’ambassade et la cellule de crise en Algérie, ainsi qu’avec des parties qui nous aident. Cependant la situation de guerre retarde l’opération de façon importante », explique-t-il.

Le père de Mohamed dit « avoir eu un premier contact » avec l’ambassadeur d’Algérie à Kiev ce mercredi. « On m’a assuré qu’ils ont essayé de prendre contact avec les services de transports des dépouilles à Kharkiv mais leur siège a été détruit. Cela bloque l’opération. Ils ne peuvent pas transporter les dépouilles car la guerre fait rage dans cette ville. De plus, Kharkiv est une ville éloignée. Elle se situe à environ 750 km de Kiev, et à plus de 1000 km des frontières avec la Pologne et la Roumanie », ajoute-t-il. 

« Nous avons pu avoir le numéro de téléphone de l’hôpital où la dépouille de mon fils est censée être, mais ils ne répondent pas au téléphone », déplore le père de la victime qui craint qu’ « ils s’occupent eux-mêmes des dépouilles étant donné que le pays est en guerre ».

« J’appelle les autorités du pays à faire le maximum pour préserver les dépouilles jusqu’à ce que les conditions permettent leur rapatriement », exhorte le père de l’étudiant algérien tué en Ukraine, originaire de Tlemcen.

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