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Les manifestants rejettent les excuses présentées par Bouteflika

Les manifestants rejettent les excuses présentées par Bouteflika

Les Algériens ne pardonnent pas à Abdelaziz Bouteflika. Sortis en masse à Alger, ce vendredi 5 avril, pour la septième fois depuis le 22 février dernier, les manifestants, dont certains sont venus de plusieurs wilayas, rejettent aussi les excuses présentées par le président sortant, mercredi, au lendemain de sa démission.

« Bouteflika doit demander des excuses aux jeunes harragas morts en méditerranée. Si eux lui pardonnent, moi, j’en fait autant. Mais, ils sont morts ! », assène un enseignant venu de Béjaia.

« Nous avons accumulé vingt ans de retard en Algérie. Vingt ans dans la vie d’une personne, c’est beaucoup de choses. Rien que pour cela, je ne lui pardonne pas. Vingt ans de ratage. Sa démission est un début de victoire, mais ce n’est pas suffisant. Le chemin est encore loin. Pour construire une nouvelle Algérie, il faut qu’ils partent tous », appuie-t-il.

Farida est, elle, venue d’Oran avec son époux et ses enfants pour manifester. « Je suis sortie dans la rue pour crier ma colère et ma peine. Je ne peux pas oublier que Bouteflika n’a rien fait pour empêcher nos enfants de mourir en mer », déplore-t-elle.

Farida rejette les excuses de Bouteflika. « Je ne pardonnerai jamais ce qu’ils ont fait », insiste-t-elle la colère dans la voix. « C’est trop tard », reprend son époux. « Nous ne voulons ni de Bensalah ni de Bélaiz ni de Bedoui, mais qu’attendent-ils pour partir ? » , s’interroge-t-il.

« Nous avons l’overdose du FLN et du RND »

Venue avec deux amies pour participer à la manifestation, Fetouma a la même colère dans la voix. « Le système doit dégager, c’est le ras le bol ! Nos jeunes sont perdus alors que l’Algérie est un pays riche. Nous avons l’overdose du FLN et du RND. Ils veulent nous diviser. Ils ne vont pas pouvoir le faire, nous avons compris leur jeu », soutient-elle, déterminée.

Son amie Abla reprend : « Tous les partis de l’Alliance, qui ont fait la promotion du 5e mandat de Bouteflika, doivent partir. Bouteflika aurait dû les prendre dans ses bagages. Qu’il garde ses excuses ! Et ceux qui changent de veste maintenant, pas la peine, nous ne voulons pas de vous. Inutile de venir s’abriter au milieu du peuple. Pas de corrompus parmi nous ».

Abla demande la dissolution du RND qu’elle cite en exemple comme le « produit de la fraude électorale ». « Laissez la place aux jeunes, laissez les diriger le pays », crie-t-elle. « L’Algérie n’est pas stérile, elle peut enfanter encore des hommes et des femmes pour diriger le pays », insiste Djoher, amie de Abla et de Fetouma, et critique sévèrement le gouvernement de Bedoui, « indigne de représenter le peuple ».

« L’arbre de la corruption »

Karim et Aziz ont fait le déplacement de Laghouat. Ils ne donnent aucune importance aux excuses de Bouteflika. « À quoi ces excuses vont-elles servir ? Nous avons dit que toute la bande doit dégager. Bensalah, Bélaiz, Bedoui, Bouchareb et tous les autres doivent prendre leurs bagages. Ne l’ont-ils pas compris ? Leur chef est parti qu’ils le suivent. Nous voulons que les articles 7 et 8 de la Constitution soient réellement traduits sur le terrain, concrètement. Le pouvoir doit revenir au peuple ! », déclare Aziz.

Son ami Karim reprend : « Gaid Salah dit être aux côtés du peuple qu’il passe alors aux actes en appliquant les articles 7 et 8 ».

À la place de la Grande Poste, deux hommes exhibent une large pancarte avec un dessin et des portraits de plusieurs hauts responsables, hommes d’affaires et hommes de médias comme Ahmed Ouyahia, Naima Salhi, Moad Bouchareb, Nouria Benghebrit, Abdelmadjid Tebboun, Amar Sâadani, Abdelmalek Sellal, Belkacem Sahli, Anis Rahmani, Tayeb Louh, Abdelmadjid Sidi Said, Chakib Khelil, Said et Nacer Bouteflika, Mahieddine Tahkout, Baha eddine Tliba, le général Toufik, Amar Ghoul, Said Bouhadja,Yacine Bassine, Nouria Hafsi et d’autres.

« C’est l’arbre symbolique de la corruption politique et financière. Cet arbre peut se développer en forêt. Nous demandons qu’ils partent tous, sinon nous exigeons qu’ils soient jugés », a réclamé l’auteur de la pancarte, soutenu par les présents.

 

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