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Massacre du 17 octobre : la justice pourrait être saisie (haut fonctionnaire algérien)

Massacre du 17 octobre : la justice pourrait être saisie (haut fonctionnaire algérien)

L’Algérie et la France s’apprêtent à célébrer ls massacre du 17 octobre 1961, alors que leurs relations diplomatiques sont plongées dans une crise inédite depuis les propos tenus par Emmanuel Macron fin septembre.

Le président français devrait s’exprimer dimanche et son discours est attendu de part et d’autres de la Méditerranée.

Sa réponse, aux exigences de son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune sur le « respect de l’Algérie et de l’État algérien » et aux critiques dont il a l’objet y compris en France sur la remise en cause de l’existence de la nation algérienne avant la colonisation, va déterminer en partie l’avenir à court et moyen termes de la relation franco-algérienne.

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Le président français ne devrait pas trop s’éloigner de la nouvelle ligne qu’il a tracée fin septembre pour les relations avec l’Algérie, quand il avait critiqué le système algérien et remis en cause l’existence de la nation algérienne avant la colonisation, sans prendre le risque d’aggraver la crise diplomatique entre les deux pays.

Dans un contexte électoral en France, et à quelques mois de la présidentielle du printemps prochain, le président Macron va sans doute faire un geste en direction de la diaspora algérienne, qui vit mal la crise qui affecte les relations entre les deux pays.

Dans ce contexte, Alger s’attend aussi à des explications de Macron, et surtout à la réponse qu’il donnera au président Tebboune, avec qui il entretenait de bonnes relations, avant que ses propos sur l’Algérie, ne remettent tout en cause. Mais, Alger ne se fait pas d’illusions sur ce que va dire Macron sur les massacres du 17 octobre 1961 en France.

« Est-ce que le président français va avoir le courage politique de reconnaître et de condamner ce crime d’État ? Ou va-t-il encore une fois rester au milieu du gué pour prôner l’apaisement et le recueillement ? », s’interroge d’abord un haut fonctionnaire algérien qui a requis l’anonymat dans une déclaration à TSA.

« Le jour funeste d’un vrai crime d’État! »

Pour lui, il ne faut pas s’attendre à un geste fort de Emmanuel Macron sur la colonisation. Il explique que le contexte électoral en France  et le « positionnement existentiel » du président français qui « ne cache plus son désir ardent de courtiser l’électorat de l’extrême droite ne trompent pas sur l’attitude de retenue qui sera observée par la France officielle ce 17 octobre ».

Si en France les gestes de Macron sur la colonisation qu’il a qualifiée de « crime contre l’humanité » avant son accession à l’Élysée sont considérés comme forts, ce n’est pas le cas en Algérie, ce qui montre le fossé profond qui sépare les deux pays sur la question de la mémoire. Il se dit d’ailleurs que le président français est quelque peu déçu du peu d’intérêt d’Alger à tout ce qu’il a fait depuis son élection en 2017 sur le dossier de la mémoire.

« Contrairement à ce que le président français aime à répéter, le 17 octobre 1961 ne fut pas « le jour d’une répression violente de manifestants algériens », mais il fut le jour funeste d’un vrai crime d’État ! », estime le haut fonctionnaire algérien, en réponse à la déclaration de Macron d’octobre 2018.

« Le 17 octobre 1961 fut le jour d’une répression violente de manifestants algériens. La République doit regarder en face ce passé récent et encore brûlant. C’est la condition d’un avenir apaisé avec l’Algérie et avec nos compatriotes d’origine algérienne », avait dit Macron il y a trois jours, lors de la commémoration des évènements du 17 octobre.

Pour ce haut fonctionnaire, les crimes commis le 17 octobre 1961 ne doivent pas rester impunis, en évoquant l’éventualité pour les familles des victimes de saisir la justice et d’engager des poursuites judiciaires contre les responsables du massacre.

« Quoi qu’il en soit, il existe des procédures judiciaires, y compris de droit commun, qui sont susceptibles d’être engagées par les familles des victimes dans un proche avenir pour que ce crime d’une exceptionnelle gravité ne reste pas impuni et pour que la mémoire de nos chahids soit honorée. Ces procédures sont justifiées par les règles de droit et par l’abondance des preuves accablantes et par la nécessité de défendre la mémoire des centaines d’Algériens suppliciés par la France officielle en cette épouvantable journée ».

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