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Prisonniers palestiniens libérés : des témoignages glaçants qui enfoncent Israël

Prisonniers palestiniens libérés : des témoignages glaçants qui enfoncent Israël

L’opération d’échange de détenus dans le cadre de la trêve conclue avec le Hamas palestinien tourne au fiasco pour Israël.

Les images des otages israéliens quittant avec le sourire leurs ravisseurs tout en les saluant contraste avec les témoignages de prisonniers palestiniens sur leurs conditions de détention inhumaines. C’est le mythe de l’«unique démocratie de la région » qui se bat contre des « terroristes » qui vole à son tour en éclats.

Elles s’appellent Israa Djaabis, Maysoun Al Djabali, Shorouk Salah Douiyat, Fadwa Hamada, Noufoud Hamada, Aïcha Afghani, Nourhan Awad, Ahed Tamimi. Elles sont jeunes, palestiniennes et viennent tout juste de quitter les geôles israéliennes.

Elles ont été libérées suite à l’accord conclu entre Israël et le Hamas pour l’échange de prisonniers, 50 otages israéliens parmi les quelque 250 enlevés le 7 octobre dernier, contre 150 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes depuis plusieurs mois, voire de nombreuses années. La trêve a été prolongée ce jeudi 30 novembre et des contingents supplémentaires de détenus devraient être échangés entre les deux parties.

Parmi les Palestiniens élargis, il y a beaucoup de femmes, et surtout des enfants. Pour l’image d’Israël, c’est un autre coup dur.

Les images de leurs retrouvailles avec leurs familles ont fait le tour du monde et leurs premiers mots sont des témoignages poignants sur l’horreur des prisons israéliennes.

La plus connue des prisonnières libérées c’est Ahed Tamimi, la fillette aux boucles blondes qui défiait il y a quelques années les soldats israéliens devant les caméras du monde entier.

Les gifles qu’elle a administrées en 2017 à deux soldats israéliens sont passées à la postérité. Elle a été emprisonnée une première fois pendant 7 mois entre 2017 et 2018, puis arrêtée de nouveau le 6 novembre dernier en participant en Cisjordanie aux actions de solidarité avec la population de Gaza qui croule sous les bombes.

Sa détention n’a duré cette fois que trois semaines, mais c’était suffisant pour constater le calvaire des prisonniers palestiniens dans les geôles de ce que les pro-israéliens en Occident présentent comme la seule démocratie du Moyen-Orient.

Elle a aujourd’hui 22 ans. A sa libération mercredi 29 novembre, elle a témoigné sur la « situation très difficile dans les prisons » israéliennes.

Dans le lieu où elle était détenue, il y a 30 prisonnières « maltraitées quotidiennement ». « Nous étions coupés du monde. Il n’y a pas d’eau, pas de nourriture, on dormait par terre », rapporte-t-elle.

« On a été battus en prison et on nous a fait subir toutes sortes d’humiliations », s’est plaint l’enfant Mohamed Abou Aoun.

Maysoun Al Djabali a assuré pour sa part que de nombreuses détenues palestiniennes sont atteintes de maladies diverses en prison. Dans le même temps, un responsable israélien a confirmé à la 13e chaîne de télévision israélienne que les otages libérés par le Hamas étaient tous en bonne santé.

Des prisonniers palestiniens dévoilent l’autre visage hideux d’Israël

Les responsables israéliens sont conscients du risque pour leur image, déjà malmenée par les crimes commis à Gaza pendant 50 jours, de ce que pourront dire au monde les prisonniers palestiniens libérés.

Ahed Tamimi a assuré avoir été exhortée de « ne pas dire un seul mot » sous peine de mettre en danger la vie de son père, lui aussi détenu.

Ce que confirme un autre adolescent à son arrivée chez lui près de Ramallah, en Cisjordanie. « Ils nous ont interdit de parler et de fêter notre libération sous peine de retourner en prison », dit-il, décrivant lui aussi une « situation dramatique » dans les geôles israéliennes.

Au domicile de Noufoud Hamad, toujours en Cisjordanie, les militaires israéliens ont chassé tous les journalistes venus prendre les impressions de la détenue fraîchement libérée.

Israa Djaabis, elle, n’a pas besoin de parler. Son visage défiguré suffit pour témoigner de toute l’inhumanité d’Israël.

Cette femme a été gravement brûlée en 2015, ce qui n’a pas empêché les autorités israéliennes de l’arrêter et de la condamner à une très lourde peine : 11 ans de prison.

Privée de soins, sa situation s’est aggravée. Le cas de cette femme a ému le monde entier qui en a pris connaissance à sa libération. Des offres de prise en charge ont immédiatement afflué de tout le monde musulman.

Tout en interdisant aux détenus palestiniens libérés de témoigner de ce qu’ils ont vu et vécu, le gouvernement israélien a tenu aussi à ce que les images de la libération des otages israéliens ne soient pas diffusées.

Le contraste est en effet frappant entre le visage d’Israa Djaabis et ceux, rayonnants, des jeunes filles israéliennes qui saluaient tout en souriant leurs ravisseurs palestiniens en les quittant.

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