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Turquie : le cri de détresse d’un Algérien atteint d’un cancer

Turquie : le cri de détresse d’un Algérien atteint d’un cancer

Il s’appelle Boughani Adlane, il est Algérien. Alors qu’il se bat depuis plusieurs mois contre un cancer de la peau (un mélanome) métastasé au stade 4, ce jeune trentenaire affirme qu’il se retrouve abandonné à son sort en Turquie où il bénéficiait, il y a encore quelques semaines, d’une prise en charge par la CNAS pour se soigner.

« Le traitement de mon cancer n’est pas disponible en Algérie, un engagement de prise en charge a été fait par la CNAS afin que je puisse être traité dans un hôpital en Turquie. Je suis arrivé le 13 janvier 2022 à Istanbul. Ma première consultation était le lendemain de mon arrivée, soit le 14 janvier, avec l’oncologue qui m’a prescrit une batterie d’examens à faire dont un bilan sanguin, IRM cérébrale et Pet-Scan« , a indiqué Boughani Adlane dans un courrier adressé à TSA.

Il explique qu’une fois tous les résultats de ses examens obtenus, un protocole thérapeutique a été établi : son oncologue lui prescrit alors du Tafinlar 75 mg et Mekinist 2 mg. Un traitement par voie orale.

« Le traitement initial dure un mois. L’oncologue ne peut me prescrire un autre traitement avant que je ne le consulte. Suite à un bilan général,  il pourra par la suite me prescrire le deuxième mois. Idem pour le troisième mois. Après 90 jours de traitement, un contrôle général doit se faire entre bilan, IRM et Pet-Scan pour décider de la continuité du traitement« , a précisé Boughani Adlane.

« Une situation qui engendre un énorme stress »

À Istanbul, les ennuis vont commencer pour Boughani Adlane le 1er mars dernier. Il reçoit ce jour-là, « sans aucune explication« , un billet de retour vers Alger.

« Le 1er mars, à 20 h 30, heure locale, je reçois un billet de retour vers Alger pour le lendemain, soit le 2 mars, sans aucun motif ou explication ni par l’hôpital ni par la CNAS » , a-t-il affirmé.

Il contacte alors la CNAS, mais ses nombreux appels et e-mails « restent sans réponse à ce jour« , a-t-il indiqué.

« Le 8 mars, l’hôtel où l’hôpital m’hébergeait m’a mis à la porte pour motif que la CNAS avait arrêté ma prise en charge. J’ai essayé à plusieurs reprises de contacter la CNAS afin de comprendre et de connaître le motif de l’arrêt de ma prise en charge, mais personne ne répondait ni par téléphone ni par mails« , poursuit-il.

Livré à lui-même,  BoughAni Adlane se retrouve alors à la rue. « Je me suis retrouvé dehors à squatter des endroits où dormir avec mon deuxième mois de traitement que j’ai continué à prendre malgré les circonstances. Trois jours avant la fin de mon deuxième mois de traitement, mes parents se sont rendus à la CNAS, en les suppliant de me donner le troisième mois. Suite à ça, la CNAS a pris la décision de contacter l’hôpital et leur a demandé de me donner le troisième mois« , a-t-il raconté.

Il ajoute : « Le jour où je suis allé récupérer mon troisième mois, la personne qui est chargée des malades venus d’Afrique du nord m’a demandé où je logeais depuis tout ce temps. Je lui ai répondu que j’étais dehors, sachant que l’hôtel m’a mis à la porte, Cette même personne a alors pris la décision de me loger aux frais de l’hôpital« .

À l’approche de son premier contrôle trimestriel, un contrôle « décisif« , Boughani Adlane se retrouve dans une situation difficile.

« À ce jour, le 24 avril,  je suis à mon 86e jour de traitement, la fin des 90 jours de traitement est prévue pour 28 avril, et l’hôpital m’a prévenu que la CNAS leur a fortement interdit que je fasse mon premier contrôle trimestriel et que je dois juste accepter de prendre six mois de traitement sans faire mon contrôle et que je dois descendre sur Alger« , a-t-il déclaré.

« Mon premier contrôle trimestriel est décisif pour la continuité de mon protocole de traitement. Mon oncologue, ici en Turquie, m’a indiqué que personne ne peut décider de la continuité de mon protocole de traitement sans passage par un contrôle trimestrielle« , a-t-il souligné.

Boughani Adlane, qui dit se sentir abandonné, appelle la CNAS à débloquer la situation. « Ma demande porte sur mon contrôle trimestriel qui est très important. Après cela, l’oncologue pourra décider de la continuité de mon protocole de traitement. Enfin, je ne sais pas ce qui ce passe ou pourquoi vous faites cela, en me laissant abandonné et en s’infligeant tout cela, sachant que j’ai un engagement de prise en charge signé et notifié par la direction générale de la CNAS. Je vous prie de bien vouloir débloquer cette situation qui engendre un énorme stress pour moi et qui impacte mon état de santé« , a-t-il notamment écrit dans un courrier adressé à la CNAS.

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