Société

Vidéo « appelant à la haine raciale » : une plainte déposée à Annaba

Le lynchage à mort du jeune Djamel Bensmaïl mercredi 11 août à Larbâa Nath Irathen dans la wilaya de Tiz-Ouzou a été suivi d’attaques haineuses sur les réseaux sociaux contre la Kabylie.

Si les Algériens, le père de la victime en tête, appellent à faire la part des choses et à ne pas incriminer toute une région, certaines voix persistent à semer la haine et la discorde.

Les mêmes qui, depuis plusieurs mois, donc bien avant le drame du mercredi 11 août, développent sur les réseaux sociaux un discours ouvertement raciste et discriminatoire à l’égard d’une partie du peuple algérien.

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La Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADH) a décidé d’agir en saisissant la justice. Une plainte contre X vient d’être déposée auprès du procureur de la République d’Annaba, indique l’organisation dans un communiqué.

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La plainte a été introduite par le président du bureau d’Annaba, sur instruction du président de la LADH, Mokhtar Bensaïd, suite à la diffusion d’une vidéo « appelant à la haine raciale ».

“Trois jeunes d’Annaba appelant à rayer de la carte la Kabylie”

« Sur cette vidéo, diffusée après le meurtre ignoble et abjecte dont a été victime Djamel Bensmaïl, et devenue virale en quelques heures à peine, on voit trois jeunes, qui se disent de Annaba, appeler à rayer la Kabylie de la carte de l’Algérie », indique l’organisation de défense des droits de l’Homme.

« Ces individus, estime la LADH, tentent d’utiliser la tragédie nationale et l’effet de choc provoqué par l’inqualifiable assassinat de « Jemmy » (surnom du défunt Djamel Bensmail) pour cracher leur venin et distiller leur haine contre les habitants de toute une région du pays ».

L’organisation dénonce « certaines parties malintentionnées » qui  « déversent leur haine et tentent d’exploiter une épreuve douloureuse pour diviser les Algériens et allumer le feu de la Fitna ».

« Des parties qui, lit-on encore, peinent à cacher leurs idéologies racistes et antipatriotiques », et font l’amalgame entre les auteurs du crime et toute la Kabylie. « Un raccourci dangereux que la LADH ne peut accepter », dénonce le communiqué.

Une plainte a été déposée contre Naïma Salhi

Une précédente plainte a été déposée contre une personnalité qui prône un discours de haine, mais elle n’a toujours pas débouché sur un procès. La plainte a été introduite en 2019 par deux avocats et un militant des droits de l’Homme contre l’ex-députée et présidente d’un parti politique, Naïma Salhi.

En mars dernier, les plaignants ont annoncé que la plainte, bloquée par l’immunité parlementaire de Naïma Salhi, a été relancée après la dissolution de l’assemblée populaire nationale (APN).

En juin dernier, le secrétaire général par intérim Mohand Ouamar Benelhadj a dénoncé les attaques contre la Kabylie.  « Certains partis sans identité politique cherchent, à défaut d’un programme, comment salir l’autre. On ayant recourt à l’insulte, au mensonge et à la propagande. Ils ne vivent que de cela, parce qu’ils n’ont rien d’autre à donner », a déploré M. Benelhadj, en réponse au chef du parti El Bina Abdelkader Bengrina.

Lors de la campagne électorale pour les législatives du 12 juin, Bengrina s’était distingué par de graves dérapages à l’égard de la Kabylie.

« Il y a même des gens qui vont beaucoup plus loin en semant la division. Et allument des brasiers », avait dénoncé le patron de l’ONM.

« Des gens qui n’ont aucun programme (politique) s’adonnent à leur sport favori : le dénigrement. Ils en sont arrivés à faire feu contre une région : la Kabylie », a-t-il enchainé.

« On a traité les kabyles de zouaves, d’agents de l’étranger, ils sont accusés d’agir pour la France (hizb frança). Leurs accusateurs n’ont rien laissé. Honte à eux. Vous ne valez rien », s’est offusqué le vieux moudjahid.

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