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Au marché de Triolet (Alger), premier jour du Ramadan -Vidéo

Au marché de Triolet (Alger), premier jour du Ramadan -Vidéo

Le Ramadan a débuté ce samedi 2 avril en Algérie. Comme de coutume, désormais les yeux sont rivés sur la mercuriale. Et celle-ci connaît une envolée spectaculaire amorcée depuis plusieurs jours déjà, mettant à rude épreuve le pouvoir d’achat des consommateurs algériens.

Au marché de Triolet dans le quartier populaire de Bab el Oued à Alger, les prix des légumes ont augmenté ce samedi 2 avril, selon des commerçants rencontrés sur place par TSA.

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« C’est toujours comme ça au début de chaque Ramadan, les prix augmentent, après ça baisse. Par exemple, la carotte est à 120 dinars le kilo alors qu’elle était à 50 dinars. La courgette était à 100 dinars, elle est à 160 dinars. Le poivre est à 200 dinars alors qu’il était à 130 dinars. La laitue était à 120 dinars, elle est à 170 dinars aujourd’hui. La pomme de terre est à 90, 100 ou 115 dinars », a détaillé un commerçant. Pour la viande blanche, son prix a aussi augmenté. « Elle est à 450 dinars le kilo contre 350 ou 330 dinars la semaine passée », a poursuivi un boucher.

Un constat confirmé par le président de l’association de protection du consommateur (Apoce), Mustapha Zebdi. Sur sa page Facebook, il a indiqué ce samedi que les prix de certains légumes ont littéralement flambé vendredi 1er avril.

« Les choses étaient stables jusqu’à hier où on a connu une hausse des prix de certains produits jusqu’à 50 % comme moyenne. Certains produits ne sont pas de première nécessité. Pour nous, c’était prévisible », a indiqué Zebdi.

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La bonne nouvelle c’est que cette tendance haussière ne va pas perdurer durant le mois sacré, rassure Mustapha Zebdi. « La hausse est là, elle touche au pouvoir d’achat mais elle n’a pas atteint les seuils de l’an passé, par exemple », compare-t-il. « Nous pensons que cette hausse va s’étaler sur une semaine et ensuite diminuer », pronostique le président de l’Apoce.

Entre dysfonctionnements structurels et comportements frénétiques des consommateurs algériens, les explications à la situation du marché divergent. Jeudi devant les élus de l’APN, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a exhorté les consommateurs à rationaliser leur consommation, tout en ajoutant qu’eux aussi (les consommateurs) ont un rôle dans la crise que connaît le marché.

 « Celui qui achète 10 sachets de lait, que laissera-t-il à son prochain ? C’est logique que celui qui vient après ne trouve rien », a déclaré Rezig. « Après on se plaint de la pénurie de lait. Or, le lait, l’huile de table autant que la semoule étaient disponibles mais la frénésie d’achat des uns n’a rien laissé aux derniers qui viennent après », a-t-il lancé. Et de rassurer les parlementaires : « Au moment où des pays sont au bord de la famine, nous sommes à l’aise en termes de stocks ».

Mais le comportement du consommateur n’explique pas tout, selon Mustapha Zebdi.

« On ne peut pas nier le rôle du consommateur par rapport à la régulation du marché. Il a même un rôle capital. Son comportement peut effectivement créer des perturbations. Mais ce comportement n’est pas la seule raison (dans le dérèglement du marché). Il y a eu une hausse dans l’offre avant qu’il y ait une forte demande. Il s’agit d’une anticipation de la part des commerçants », a-t-il dit. « Le consommateur se lève de bon matin et trouve les prix augmentés. En quoi est-il responsable ? » Face à cette pratique, Zebdi invite le consommateur à « rationaliser ses achats ».

 

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