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Coupe arabe : le pari fou (et gagné) du Qatar à un an du Mondial

Coupe arabe : le pari fou (et gagné) du Qatar à un an du Mondial

La Coupe arabe des nations de football qui se déroule au Qatar (30 novembre – 18 décembre) est au stade des demi-finales. À un an du Mondial 2022, elle est déjà un franc succès sur tous les plans, y compris sur celui de l’engouement et de l’affluence du public, là où la réussite était le moins attendue. Des matchs à guichets fermés, qui l’eût cru ?

Lorsque l’organisation de la Coupe du monde 2022 était attribuée au petit Émirat du Golfe, en 2010, au détriment d’autres candidats qui s’appellent les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud ou encore l’Australie,  les critiques n’avaient pas manqué.

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Outre les soupçons de corruption proférés et qui vaudront plus tard des déboires au président de la FIFA de l’époque, Sepp Blatter, beaucoup avaient affiché un scepticisme à première vue fondé.

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Si personne n’a douté des capacités du petit État gazier à se doter des infrastructures nécessaires au vu de ses moyens financiers illimités, on avait en revanche mis en avant les conditions climatiques dans la région (très fortes chaleurs en été), le manque d’expérience du Qatar dans l’organisation de grandes manifestations sportives et le risque de voir des matchs de coupe du monde se jouer devant des gradins clairsemés, voire vides, dans ce pays de seulement 2.5 millions d’habitants, dont 80 à 90 % d’étrangers.

La FIFA s’émerveille

La première objection, c’est la FIFA qui l’a levée en consentant de faire jouer le Mondial pour la première fois en automne (novembre-décembre). Avant l’officialisation de ce décalage, la construction de  stades climatisés fut envisagée.

Pour le reste des appréhensions, le Qatar s’est chargé de les démentir une à une. Les stades et autres infrastructures, d’une rare qualité, sont prêts avant l’heure, certes au prix de critiques internationales quant aux conditions de travail sur les chantiers des travailleurs étrangers.

Reste les capacités d’organisation et l’engouement. À travers la Coupe arabe des nations, le pays tient l’occasion de faire taire les derniers sceptiques. La reconnaissance même de la compétition par la FIFA est l’œuvre du lobbying et du soft-power du Qatar. À une année du rendez-vous mondial, le moment est venu pour une répétition grandeur nature.

La cérémonie d’ouverture, le 30 novembre au stade Al Bayt, en forme de tente, est grandiose. Organisation parfaite, tribunes bien garnies, spectacle pyrotechnique, chorégraphies, invités de marque…

« Le stade lui-même – dont l’architecture unique est inspirée des bayt al sha’ar, des tentes historiquement utilisées par les peuples nomades du Qatar et de la région du Golfe – est un véritable spectacle à admirer », s’émerveille la FIFA sur son site Internet.

« La Coupe arabe est-elle terminée avec la cérémonie d’ouverture ? », s’interroge pour sa part le journaliste Hafid Derradji sur Goal.com. Le célèbre commentateur algérien prédit que la cérémonie éclipsera tout ce qui va suivre dans le tournoi.

Un soft-power efficace

Mais le spectacle va continuer sur et en dehors des terrains, suscitant un engouement inattendu pour la compétition dans tout le monde arabe, grâce aussi à l’efficacité du soft-power qatari.

Même le niveau de jeu est appréciable malgré l’absence de beaucoup de joueurs évoluant en Europe et des stars mondiales que sont l’Égyptien Mohamed Salah et l’Algérien Ryad Mahrez.

Au premier tour, on a assisté à un Algérie-Égypte très disputé mais la compétition ne s’emballe vraiment qu’à partir des quarts. Le pays organisateur joue devant les Émirats (5-0) devant plus de 63 000 spectateurs. Du jamais vu dans le Golfe.

 L’Algérie et le Maroc (2-2, victoire des Verts aux tirs au but) ont aussi joué devant une forte assistance qu’ils ont gratifiée d’un beau spectacle, avec des buts, de l’engagement et beaucoup de fairplay.

Le but de l’international algérien Youcef Belaili, contrôle de la poitrine et tir des 45 mètres, est l’un des plus beaux de l’année.

En demi-finale, l’Algérie et le Qatar vont s’affronter mercredi 15 décembre à guichets fermés. C’est la marque de l’indéniable succès du tournoi qui se déroule aussi, il est important de le signaler, sans incidents, retards, pannes techniques ou scandales d’arbitrage. La Coupe du monde 2022 s’annonce grandiose…

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