La conférence nationale des élus du Front des forces socialistes (FFS) de Béjaïa s’est tenue ce vendredi 25 mars. Dans son intervention, Hakim Belahcel, membre de l’instance présidentielle du parti, a dressé un tableau sombre de la situation socio-économique en Algérie.

« Nous abordons ce mandat électoral dans un contexte national marqué par un immobilisme politique préoccupant face à la dégradation accélérée des conditions de vie et de travail de nos concitoyens », dit-il, soulignant que « la crise sanitaire et  les événements qui se déroulent en Ukraine ont entraîné des conséquences économiques et sociales désastreuses, menaçant les approvisionnements du pays en produits alimentaires, en matières  premières pour l’appareil de production et en équipements pour nos investissements ».

Pour le responsable du FFS, même la hausse des prix des hydrocarbures n’élargit pas la marge de manœuvre du pouvoir, « anéantie »  par l’inflation mondiale, qui touche les produits importés par l’Algérie.

L’Algérie ressent déjà les premiers effets de cette crise, avec « des pénuries de produits de première nécessité, le renchérissement de ces produits et la perte de pouvoir d’achat », dit-il.

« C’est la raison pour laquelle nous réitérons notre appel solennel pour un dialogue national, responsable et inclusif pour parvenir à un compromis historique qui sauvegarde la nation algérienne. Le choix désormais ne réside plus qu’entre le dialogue ou le chaos », met en garde Hakim Belahcel.

« Le dialogue ou le chaos »

« Pour éviter cette perspective de chaos qui menace l’existence même de notre nation », le responsable politique estime que l’urgence est d’organiser « une conférence nationale économique et sociale, ouverte aux représentations politiques, sociales et syndicales, aux experts et aux spécialistes, afin de convenir des mesures à court et moyen terme susceptibles de préserver notre population des dangers qui s’annoncent et de la mobiliser pour faire face à la montée des périls dont l’insécurité, la paupérisation et la famine, que connaissent déjà certains pays ».

Hakim Belahcel a réitéré en outre la dénonciation de « la judiciarisation de l’engagement politique et de la pénalisation de l’acte de gestion » et appelé de nouveau à la libération de tous les détenus politiques et d’opinion à la veille du mois de ramadan.

Belahcel a en outre invité les élus à mettre à profit la rencontre pour « esquisser notamment les grands axes d’une réforme des Codes de la commune et de la wilaya pour donner une grande autonomie économique et financière aux APC et aux APW ».

Le responsable a par ailleurs évoqué les derniers développements dans le dossier du Sahara occidental, exprimant l’interrogation du FFS quant aux « vraies motivations qui ont induit le revirement subit de la position officielle Espagnole au sujet de la question sahraouie ».