Société

Infection au covid-19 : Dr Bekkat Berkani répond aux questions essentielles

L’Algérie est frappée de plein fouet cet été par la troisième vague du covid-19, qui a provoqué de nombreux morts, la saturation des hôpitaux et des pénuries d’oxygène.

Les Algériens se sont retrouvés à chercher des sources d’oxygène partout, en achetant des appareils de production de ce produit vital pour les malades covid-19.

De nombreux Algériens ont été infectés au covid-19, certains avec des symptômes graves, d’autres non. Pris de court, des malades ont abusé de la consommation de médicaments et d’oxygène. D’autres ont stocké les médicaments et se sont dotés de concentrateurs d’oxygène.

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Que faire en cas de test positif au covid-19 ? Quels sont les bons gestes à adopter ? Faut-il se doter d’un appareil de mesure d’oxygène, ou d’un concentrateur ? Le Docteur Mohamed Bekkat Berkani, président de l’Ordre national des médecins, fait le point sur toutes ces questions essentielles.

Que faut-il faire si notre PCR est positif ?

Si la PCR est positive, c’est qu’on est identifié comme porteur du virus. La problématique étant sur le plan personnel tout d’abord, si l’on a des symptômes,  il faut utiliser le protocole sanitaire, qui est bien connu aujourd’hui.

Deuxièmement, sur le plan collectif, il faut s’isoler, et prendre des dispositions, en particulier dans la sphère familiale, et voire même professionnelle. Il n’est pas question d’aller travailler. Si la PCR est positive, cela veut dire que nous sommes sources d’infection.

Quels sont les principaux symptômes à surveiller ?

Cela va du symptôme du tableau grippal léger, jusqu’à l’insuffisance respiratoire. Pour les symptômes, il y a la  toux, la fièvre, les myalgies, les douleurs articulaires, musculaires, la diarrhée.

En fait, cela varie d’un individu à l’autre.  Certaines personnes ont fait le covid,  et ne se sont même pas rendu compte. Il y a des individus qui ont perdu l’odorat ou le goût, tout simplement, et ne se sont même pas rendu compte également.

Mais il y a aussi des personnes qui rentrent tout de suite, au bout de deux ou trois jours, dans un symptôme de difficulté respiratoire, avec une hypoxémie, et une désaturation en oxygène nécessitant une source d’oxygène pour faire passer la défaillance pulmonaire.

Ce qui est terrible avec cette maladie, c’est le syndrome du poumon blanc. C’est-à-dire que le poumon ne peut plus remplir son rôle.

Est-il conseillé de faire un scanner quand on est testé positif ?

Il y a plusieurs examens qu’il est possible de faire. Tout d’abord, vous avez apporté la preuve qu’il y a un virus avec le PCR. Deuxièmement, ce qui est important de faire, c’est un test sérologique. Il permet de mettre en évidence les anticorps.

D’abord, les immunoglobulines M (IgM), qui apparaissent très tôt, dans les premières semaines de l’infection, et les immunoglobulines G (IgG), qui sont les immunoglobulines de la résistance du malade au virus, et qui apparaissent assez tard, après 10 ou 15 jours.

C’est elles, qui sont témoins de l’infection. Le scanner doit donc être fait en cas de difficulté respiratoire uniquement. Nous avons usé et abusé du scanner pour rien du tout.

Faut-il se doter d’appareils de mesure d’oxygène à domicile ?

Ce  matériel médical doit être utilisé sur prescription médicale uniquement. Ce n’est pas n’importe qui, qui peut interpréter les résultats des saturomètres.

La pression partielle d’oxygène que l’on mesure, vient confirmer un tableau clinique, mais ce n’est pas suffisant pour dire qu’une personne a le covid.  Donc méfiance, c’est l’apanage du médecin.

Qu’en est-il des concentrateurs d’oxygène ? Comment les utiliser ?

Pour ce qui est du concentrateur, il est utilisé pour enrichir l’absorption de l’individu dans des conditions ambulatoires. Il faut qu’il soit utilisé sous supervision médicale.

On ne branche pas un tuyau comme ça. Il faut savoir qu’un excès d’oxygène peut être nuisible, s’il n’y a pas d’indication.

Les concentrateurs doivent être utilisés dans des cas précis, selon des doses précises, des horaires précis, et avec des débits précis,  en fonction de l’état des malades. Ils ne peuvent pas être vulgarisés. On ne branche pas un concentrateur comme ça.

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