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Législatives du 12 juin : ce qu’il faut retenir des résultats

Législatives du 12 juin : ce qu’il faut retenir des résultats

Le dernier acte des élections législatives 2021 a été accompli ce mardi 15 juin avec l’annonce des résultats provisoires par le président de l’Autorité électorale indépendante (Anie), Mohamed Charfi.

1- Une abstention record

Une première dans l’histoire des scrutins en Algérie, il aura donc fallu attendre 72 heures pour connaître le taux de participation qui, habituellement, était dévoilé une ou deux heures après la fermeture des bureaux de vote.

Et encore, M. Charfi ne l’a pas annoncé lors de sa conférence de presse tenue ce mardi. Le taux a été déduit à partir des chiffres des inscrits et des votants dévoilés à la même occasion.

La participation se situe donc à 23.03 %, un record absolu d’abstention, le précédent étant celui enregistré lors du référendum sur la révision constitutionnelle du 1er novembre dernier (23.72%).

Il faut donc retenir cette forte désaffection des électeurs qui se confirme pour la troisième fois de suite, après l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 et le dernier référendum.

2- Le FLN et le RND créent la surprise

Concernant les résultats, le Front de libération nationale (FLN) a créé la surprise en raflant 105 sièges. Fortement contesté par le Hirak pour son rôle dans la gestion du pays ces vingt dernières années et depuis l’indépendance, l’ex-parti unique était donné fini politiquement.

De nombreuses voix, dont celle de la puissante Organisation des moudjahidine (ONM), se sont élevées pour réclamer la restitution du sigle au peuple et à l’histoire.

Mais le parti a prouvé qu’il dispose d’une base et d’un électorat fidèles. Il est arrivé en tête, loin devant les indépendants (78 sièges), désormais deuxième force politique du pays. Son alter égo, le Rassemblement national démocratique (RND) a prouvé aussi qu’il n’est pas mort malgré son soutien inconditionnel à l’ancien président jusqu’à sa chute.

Le RND a remporté 57 sièges. Un autre parti qui a longtemps soutenu Bouteflika a réalisé un score appréciable. Il s’agit du Mouvement de la société pour la Paix (MSP) qui a remporté 64 sièges. La défunte Alliance présidentielle est peut-être en train de se reconstituer.

Ces partis sont certes arrivés en tête du scrutin, mais il faut relativiser en prenant en compte le très faible taux de participation. Le FLN, le RND et le MSP ont leur bases disciplinées, mais ils n’auraient peut-être pas réalisé de tels scores si la participation était élevée. Ce sont les premiers bénéficiaires de l’abstention.

3- Percée des indépendants

L’autre surprise est à mettre à l’actif du Front El Moustakbal, un autre ancien soutien de l’’ancien président. Le parti de Abdelaziz Belaïd fait désormais partie des formations politiques les plus représentées à l’APN, avec 48 sièges remportés.

Il faut aussi retenir la percée des indépendants qui ont remporté 68 sièges, soit plus du double de leur score lors des élections de 2017 (28 sièges). C’est peut-être le résultat des mesures décidées par les autorités en faveur d’une meilleure représentation des jeunes. Les jeunes candidats ont même bénéficié d’un soutien financier conséquent de l’Etat.

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4- Défaites cuisantes pour Djaballah et Djilali Soufiane

Au chapitre des déceptions, on notera la cuisante défaite du Front de la justice et du développement (FJD) de Abdallah Djaballah qui s’est contenté de deux sièges seulement. L’électorat de Djaballah semble avoir opté pour un ancien du parti, Abdelkader Bengrina, à la tête du mouvement El Bina.

Ce dernier a remporté 40 sièges. Mais ce score a un goût de défaite pour Abdelkader Bengrina qui s’est trop vite vu dans le costume de Premier ministre, multipliant les déclarations fracassantes pendant la campagne électorale.

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Autre défaite cuisante, celle de Jil Jadid qui n’a remporté qu’un seul siège dans la wilaya d’El Oued. Le parti de Soufiane Djilali s’est engagé dans les élections avec l’ambition de défendre les chances de la mouvance démocratique et d’introduire « l’esprit du Hirak » dans les institutions.

Pour résumer, la carte politique n’a pas trop bougé à l’occasion de ce premier scrutin législatif post-22 février.

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