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Réfection des trottoirs à Alger : la tradition perpétuée

Réfection des trottoirs à Alger : la tradition perpétuée

En plein été, la commune d’Alger-centre a entrepris de refaire les trottoirs de la rue Didouche Mourad, l’une des plus fréquentées de la capitale.

Tout le long de cette rue qui porte le nom d’un héros de la Révolution, près de la place Audin, des ouvriers s’attèlent à dévêtir les trottoirs. Sur le côté de la route, des piles de carrelage attendent d’être placées.

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Le chantier est désorganisé. Aucune protection n’est mise en place pour les piétons et encore moins pour les voitures et les travailleurs. Le bruit et la poussière qui se dégagent du chantier polluent davantage l’atmosphère pour les passants et les habitants de ce quartier.

Ce qui devrait se faire une fois tous les dix ans, est devenu une routine à Alger. Tous les 3 à 4 ans, des travaux de réfection de trottoirs sont opérés. Une durée bien trop courte et onéreuse pour la ville.

Cette énième rénovation n’enchante pas les Algériens, et ils le font savoir sur les réseaux sociaux. « On continue toujours à mettre le carrelage. Une véritable catastrophe. Cela dure une année et on recommence, » commente un internaute sur la page Facebook de TSA.

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Si le trottoir est en bon état, et que seulement quelques parties du carrelage sont usées, le remplacement de celles-ci suffit. Cette rénovation est beaucoup moins difficile et moins coûteuse que de démolir et refaire l’entièreté du trottoir.

Mieux encore, opter pour des solutions durables, comme le béton imprimé, le bitume ou le mortier qui ont une durée de vie meilleure et dont l’entretien est plus facile. C’est une solution économique et facile à entretenir, même après des travaux.

Le mauvais choix des matériaux, les travaux au niveau des trottoirs et les différentes dégradations que subissent ces derniers obligent la ville à les refaire régulièrement, ce qui engendre des chantiers qui durent des semaines, voire des mois et qui entravent la bonne circulation dans les rues.

« Je travaille là-bas et c’est une vraie galère, » témoigne une jeune femme, et tant d’autres…

« Il y a d’autres priorités »

Une chose est sûre, les trottoirs d’Alger ne sont pas les seuls à avoir besoin d’attention. Le centre-ville de la capitale a désespérément besoin d’une réfection pour redonner à Alger sa blancheur d’antan. Sur la rue Didouche Mourad, des immeubles n’ont pas été repeints depuis des lustres.

« Les immeubles sales et délabrés, insécurité, violence, saleté partout, » cite un internaute. « À longueur d’année ils refont les trottoirs alors que les bâtisseurs tombent en ruine. Il y a d’autres priorités ! » rappelle une autre, pointant du doigt l’urgence de se pencher sur les autres problèmes que rencontre la ville d’Alger.

« Pour une capitale, son aspect est lamentable. Il faut refaire les trottoirs, ravalement de façades, et surtout interdire aux commerçants de déborder sur les trottoirs. Enfin, embellissement avec des plantes, fleurs et arbres et surtout entretenir et créer des emplois, » énumère un Algérien dans les commentaires.

Les autres quartiers délaissés

Les travaux de rénovation sont concentrés dans le centre d’Alger, chose qui attire les foudres des citoyens des quartiers avoisinant. Ils dénoncent l’inégalité de traitement lorsqu’il s’agit de la répartition du budget de la ville.

« On dirait que les habitants d’autres quartiers d’Alger ne payent pas les impôts, » tique un internaute, révolté.

« On dirait que les trottoirs ça n’existe qu’à Didouche Mourad. Dans d’autres communes, c’est la catastrophe et personne ne bouge, » dénonce un autre citoyen. « Allez réparer les trottoirs à Bab El Oued, ils en ont bien besoin » donne-t-il pour exemple.

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