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Tunisie : la nouvelle Constitution adoptée à une très large majorité

Tunisie : la nouvelle Constitution adoptée à une très large majorité

Une année après la décision du président Kaïs Saïed de suspendre les travaux du Parlement et de lancer ses réformes politiques, les Tunisiens étaient appelés lundi 25 juillet à se prononcer par référendum sur une nouvelle Constitution.

Les Tunisiens qui ont célébré le 65e anniversaire de l’avènement de la République et l’abolition de la monarchie en 1957, ne se sont pas rendus massivement aux urnes, en dépit des appels au vote lancés par le président Saïed, mais ceux qui ont fait le déplacement ont dit oui à une très large majorité à la nouvelle loi fondamentale du pays.

Le texte a été approuvé à 92,3 %, mais avec un taux de participation de 28,3 % sur 9,3 millions d’inscrits, selon la presse locale qui cite l’institut Sigma Conseil, sur la base de sondages sortis des urnes.

« La Tunisie est entrée dans une nouvelle phase », a affirmé le président Kaïs qui s’est rendu à la rue Bourguiba à Tunis pour fêter la victoire avec ses partisans. « Il y avait une grande foule dans les bureaux de vote », a-t-il estimé en ajoutant que le taux aurait été « plus élevé si le vote s’était déroulé sur deux jours ».

Craintes d’une dérive autoritaire

La nouvelle Constitution, qui renforce les pouvoirs du président Saïed, est censée mettre fin à la crise politique qui secoue la Tunisie depuis des années.

Une crise dont s’est servie le président tunisien pour dissoudre le Parlement, dominé par les islamistes du mouvement Ennahda, limoger le gouvernement et s’accaparer tous les pouvoirs, et de proposer une nouvelle Constitution pour remplacer celle de 2014.

Des partis politiques et des ONG redoutent une dérive autoritaire du président Saïed, après l’adoption de la nouvelle Constitution. Pour Hama Hamami, du Parti des travailleurs tunisien, dans la nouvelle Constitution, le président de la République dispose de tous les pouvoirs : exécutifs, législatifs, judiciaires et religieux.

Le parti islamiste Ennahda, le principal perdant dans les réformes engagées par le président Saïed, a appelé au boycott du référendum, et critiqué la nouvelle Constitution qui place, selon lui, « la plupart des pouvoirs dans les mains d’un seul homme« .

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