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Aéroport d’Alger : l’histoire complète de la céramique du salon d’honneur

Aéroport d’Alger : l’histoire complète de la céramique du salon d’honneur

Le président français Emmanuel Macron a effectué une visite officielle de trois jours en Algérie. Arrivé à Alger jeudi 25 août vers 15 h 00, il a été accueilli à l’aéroport international Houari Boumedienne par le président Abdelmadjid Tebboune.

Hymnes nationaux, poignée de mains, regards, posture, sur les réseaux sociaux, les internautes ont commenté l’attitude et les gestes des deux chefs d’État.

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La décoration en céramique du salon d’honneur de l’aéroport d’Alger qui a abrité les premiers échanges entre le président algérien et son homologue français, a suscité de nombreuses réactions. Une salle tapissée de faïence Boumehdi du sol au plafond.

L’histoire du salon d’honneur

Contacté par TSA, le céramiste Hachemi Boumehdi,  fils de Mohamed Boumehdi, considéré comme le maître de la céramique algérienne, raconte l’histoire de cette salle.

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« Tout a commencé au milieu des années 2000. L’EGSA (l’Établissements de gestion de services aéroportuaires), qui avait à l’époque un contrat avec la chambre des métiers de Blida pour la construction et la décoration des salons d’honneur du nouvel aéroport d’Alger, nous a contactés pour participer au projet. Le projet concernait l’édification de plusieurs salons d’honneur au niveau de l’aéroport : un salon présidentiel, un salon ministériel et un salon dédié aux fonctionnaires de l’État. Pour prendre en charge la décoration de chacun de ces salons, un céramiste a été désigné. Pour le salon présidentiel, c’est mon père qui a été choisi. C’est comme ça que nous nous sommes retrouvés à travailler sur la décoration de cette salle« ,  a-t-il déclaré.

Pour Mohamed Boumehdi, le plus important était, raconte son fils, que le résultat final « soit quelque chose de beau et de prestigieux car la réalisation serait la première image que l’on renverrait de l’Algérie« .

Peu de temps après le lancement du projet, Mohamed Boumehdi décède des suites d’un AVC. Revient alors à sa famille la lourde tâche de perpétuer le savoir-faire de ce maître de la céramique que l’on surnomme « le carreleur du ciel« .

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« Quand mon père est tombé malade, il nous a donné toutes les indications pour que l’on puisse mener à bien ce projet. Ça a été difficile, les délais de réalisation étaient très courts. Il y avait beaucoup de pression, notamment de la part du ministère des Transports, mais nous avons pu concrétiser les idées de mon père« , se souvient Hachemi Boumehdi. Il  souligne que « les travaux ont duré environ une année. C’était une affaire d’honneur pour la famille que de relever le défi dans les temps« .

Au sujet de la fresque en céramique du salon d’honneur de l’aéroport d’Alger, Hachemi Boumehdi indique que « l’influence ottomane a été très importante« .

Le résultat final devait, selon lui, « mettre en exergue la beauté du patrimoine national« .

« C’est une invitation à la découverte du pays. Sur la fresque, on retrouve de nombreux éléments et médaillons décoratifs qui rappellent Alger. Côté couleur, nous sommes restés sur du bleu et avons utilisé une dorure  qui donne un côté prestigieux aux tableaux. Les tableaux répondent à la lumière, nous leur avons donné une vie en quelque sorte« , détaille-t-il.

Une décoration qui divise les internautes

Sur les réseaux sociaux, la décoration du salon présidentiel de l’aéroport d’Alger a divisé les internautes. Si certains ont estimé que la fresque murale en céramique est « un chef-d’œuvre », d’autres, en revanche, n’ont pas hésité à critiquer cette décoration.

Hachemi Boumehdi dit comprendre ces critiques. « Il y a eu quelques critiques acerbes. Les gens ne sont pas forcément  habitués à voir des décors prestigieux. Mais c’est notre patrimoine. Les gens qui critiquent ne sont tout simplement pas habitués à ce type de décor. On peut les comprendre« , a-t-il déclaré.

Loin d’être affecté par les critiques, Hachemi Boumehdi conclut : « Nous ne pouvions pas rêver de meilleure publicité. Beaucoup de gens sont en extase devant le travail que nous avons accompli« .

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