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Covid : le 11 septembre, « Big day » de la vaccination en Algérie

Covid : le 11 septembre, « Big day » de la vaccination en Algérie

L’Algérie tente de rattraper son retard en matière de vaccination anti-Covid. Alors qu’il a affiché au début de l’année l’objectif de vacciner 70% de sa population en 2021, le pays est encore loin de ce taux.

Au 30 juillet dernier, 3,5 millions de personnes avaient reçu la première dose, selon le ministère de la Santé. Le chiffre serait aujourd’hui de 6 millions de doses inoculées, a indiqué le Pr Kamel Senhadji, président de l’Agence de sécurité sanitaire (ANSS) dans un entretien à TSA publié ce lundi.

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Une troisième vague de la pandémie a durement frappé le pays cet été. Les spécialistes ont été unanimes à pointer du doigt le faible taux de vaccination.

 A l’approche de la rentrée sociale, les autorités semblent décidées à mettre le paquet. Une grande campagne nationale de vaccination sera lancée le 4 septembre prochain, annonce le ministère de la Santé. Le 11 du même mois, qui coïncidera avec la fin de l’opération, sera intitulé « Big day ».

 

L’annonce a été faite ce lundi 30 août par le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid au cours d’une réunion en visioconférence avec les directeurs de la santé et des établissements hospitaliers à l’échelle nationale.

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Le « Big day » constituera un véritable défi pour vacciner « le maximum de citoyens », indique un communiqué du ministère. Ce sera également l’occasion d’évaluer l’opération de vaccination depuis son lancement fin janvier dernier.

L’opération, qui coïncidera avec la rentrée sociale, sera menée en collaboration avec les walis et les maires. Elle touchera tout le territoire national, notamment les régions reculées et les « zones d’ombre ».

Tous les moyens humains et matériels seront mis à disposition pour réussir l’opération, a assuré le ministre de la Santé, révélant que 5 millions de doses seront réceptionnées « prochainement », en plus de trois autres arrivages attendus avant la fin de l’année.

Si l’initiative du ministère de la Santé est louable puisqu’elle permettra d’immuniser et de mettre à l’abri un nombre considérable de citoyens, aucun objectif chiffré n’a été fixé pour cette opération.

« Vacciner le maximum de citoyens » reste un objectif trop vague qui ne permettra pas de faire une évaluation rigoureuse, de tirer des enseignements et de prendre des mesures le cas échéant.

Surtout, on relève qu’avant de lancer cette campagne qu’on présente comme étant de grande envergure, il aurait été judicieux de dresser le bilan de ce qui a été réalisé jusque-là, 7 mois après l’inoculation du premier vaccin, le 31 janvier dernier. Mais le ministre de la Santé ne l’a pas fait pendant cette réunion, du moins le communiqué du ministère n’en fait pas mention.

Une initiative louable, malgré tout

En plus d’avoir lancé l’opération en retard, de ne pas mener une large campagne de sensibilisation et de ne pas acquérir pendant les premiers mois les quantités nécessaires de vaccins, l’autre tare des autorités algériennes c’est leur réticence à communiquer sur l’évolution de la vaccination.

Des spécialistes ont souvent réclamé la publication des chiffres de la vaccination anti-Covid.

Dans certains pays, où on vaccine pourtant à une cadence plus soutenue, des décomptes quotidiens sont dressés et rendus publics. En faisant coïncider la vaste campagne avec cette période de l’année, l’objectif est clairement d’assurer une rentrée sociale sans grandes restrictions.

Sauf que les effets risquent de se faire attendre encore plusieurs semaines. Pour le vaccin chinois Sinovac, le plus utilisé en Algérie, l’espacement entre la première et la deuxième dose est de 4 semaines, en plus des 15 jours supplémentaires nécessaires pour avoir une immunité totale.

Même dans le cas d’un succès franc de la campagne, ses répercussions sur l’immunité de la population ne se feront ressentir que pendant l’automne, voire à l’orée de l’hiver. Encore une fois, l’Algérie n’aurait jamais dû perdre tout ce temps pour lancer la vaccination de masse. 

Aussi  les spécialistes ignorent toujours beaucoup d’aspects liés aux vaccins, notamment leur efficacité, leur durée de l’immunité qu’ils assurent et leurs effets secondaires.

Le problème ne concerne néanmoins pas que l’Algérie. Même dans les Etats qui ont le plus avancé dans la vaccination, on s’interroge encore sur la durée de l’immunité assurée par le vaccin et les éventuels effets secondaires.

Les études ne sont pas formelles là-dessus. En France, le célèbre immunologiste Didier Raoult a même remis en question l’utilité de la vaccination après le regain de la pandémie constaté en Islande, un pays qui a pourtant vacciné une grande partie de sa population.

La vaccination reste néanmoins, en plus des mesures-barrières, l’unique moyen disponible pour se prémunir, au moins des formes graves, et les autorités algériennes sont appelées à mettre le paquet pour réussir le « Big day ». Même si elle survient avec beaucoup de retard, la campagne annoncée reste louable et salutaire.

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