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Des funérailles présidentielles à minima pour Abdelaziz Bouteflika

Des funérailles présidentielles à minima pour Abdelaziz Bouteflika

Décédé vendredi soir à l’âge de 84 ans, l’ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika a été inhumé ce dimanche 19 septembre au carré des Martyrs du cimetière d’El Alia. L’ancien chef de l’Etat a eu droit à des funérailles présidentielles, mais à minima.

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune était présent, les membres du gouvernement aussi et le chef d’état-major de l’ANP le général de corps d’armée Said Chanegriha, ainsi les membres de la famille du défunt. L’absence de son frère Saïd, emprisonné, a été fort remarquée. L’ancien conseiller présidentiel manque ainsi l’enterrement d’un autre frère, après celui de Abdelghani, décédé en février dernier.

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L’oraison funèbre a été lue par le ministre des Moudjahidine, Laïd Rebigua. Avant d’être ministre puis président, Bouteflika était d’abord un officier supérieur de l’ALN.

Devant le grand cimetière algérois, quelques dizaines de citoyens sont venus rendre hommage à celui qui a dirigé le pays pendant 20 ans. Reconnaissables à leurs tuniques blanches, de nombreux élèves de zaouias étaient aussi là, psalmodiant des versets du Coran. Pendant son long règne, Abdelaziz Bouteflika était très proche des différentes zaouias du pays. Parmi ceux qui attendaient l’arrivée du cercueil, beaucoup de journalistes. Seuls ceux de la presse publique sont autorisés à accéder au cimetière.

Le cortège funèbre, parti de la résidence présidentielle de Zéralda où est décédé l’ancien chef de l’Etat, arrive à El Alia vers 13h30. Quelques véhicules bariolés de la gendarmerie, des motards de la police en grande tenue blanche, un char sur lequel se tiennent au garde-à-vous huit officiers de l’armée, puis le cercueil, tiré par un char fleuri et accompagné d’une escouade de motards. Soit tout le protocole de funérailles présidentielles, mais sans plus.

Des circonstances particulières

La dépouille mortelle n’a pas été exposée au Palais du peuple et aucune chaîne de télévision n’a retransmis la cérémonie en direct. Enfin, il n’y avait pas de grande foule en pleurs ou qui scande des slogans à la gloire du défunt. Bouteflika rêvait sans doute de funérailles plus grandioses. Certains expliquaient son obsession à rester au pouvoir par son désir d’être accompagné à sa dernière demeure comme le fut Houari Boumediene, fin 1978. Alors ministre des Affaires étrangères, c’était lui-même qui avait lu l’oraison funèbre.

Les circonstances dans lesquelles est survenu le décès de Bouteflika, deux ans et demi seulement après avoir été poussé à quitter le pouvoir par la rue et l’armée, ont fait de l’organisation de ses funérailles une source d’embarras.

Les répliques du hirak qui a réclamé et obtenu sa chute sont toujours là et de houleux débats se sont engagés sur les réseaux sociaux dès l’annonce de son décès. Néanmoins Bouteflika reste un personnage qui a marqué l’histoire du pays qu’il a dirigé pendant vingt ans et dont il a mené la politique étrangère pendant 15 ans, dans ses heures les plus fastes.

Il est aussi un ancien moudjahid, avec le deuxième grade plus élevé de la hiérarchie de l’ALN, celui de commandant. Aussi l’Algérie a ses traditions, et elle a fait ce qu’elle devait faire, c’est-à-dire offrir à l’un de ses anciens présidents les funérailles dues à son rang.

Au carré des Martyrs du cimetière d’El Alia, Bouteflika repose désormais aux côtés de trois anciens présidents, tous morts sous son règne, Ali Kafi, Chadli Bendjedid et Ahmed Benbella, et des deux présidents morts en exercice, Mohamed Boudiaf et Houari Boumediene.

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