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Elimination de l’Algérie : la mise en garde prémonitoire de Belmadi

Elimination de l’Algérie : la mise en garde prémonitoire de Belmadi

L’équipe de football d’Algérie, après avoir dominé le football africain durant près de trois ans, enchaîne les débâcles. Après son humiliante élimination au premier tour de la CAN 2021 en janvier dernier au Cameroun, elle a trébuché sur la dernière marche du Mondial 2022.

Mardi soir, au stade Tchaker, les Verts ont vécu une soirée dramatique. Face à leur bête noire du Cameroun, les camarades de Riyad Mahrez, transparent, ont été éliminés dans les dernières secondes du temps additionnel des prolongations. Cruel pour une équipe dont l’objectif principal était de se qualifier au Mondial qatari.

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Pour expliquer ces débâcles en série d’une équipe qui a tout terrassé sur son passage depuis l’arrivée de Djamel Belmadi en août 2018, il y a de nombreux facteurs, endogènes et exogènes.

En plus de l’arbitrage africain qui n’a jamais été favorable aux Verts, du retard pris par Belmadi pour renouveler son effectif vieillissant et des faits de jeu qui font du football ce qu’il est, il y a le changement à la tête de la Fédération algérienne de football, intervenu il y a une année. Au printemps 2021, le football algérien a vécu une crise d’une ampleur sans précédent, qui a impacté intolérablement l’équipe nationale.

Sans raisons apparentes, le ministre de la Jeunesse et des Sports Sid Ali Khaldi s’est lancé dans une croisade contre le président de la FAF Kheireddine Zetchi.

Tout a été déployé pour le débarquer de Dely Brahim, le siège de l’instance fédérale, en dépit du refus exprimé publiquement par Djamel Belmadi qui ne comprenait pas, à juste titre, pourquoi s’en prendre à un homme dont le bilan est irréprochable. C’est sous Zetchi que l’équipe nationale a gagné sa deuxième couronne africaine en terre égyptienne en 2019 et que les Verts ont entamé une longue série de matchs sans défaite. Mais le ministre Sid Ali Khaldi avait d’autres raisons pour écarter Zetchi.

Transition chaotique à la tête de la FAF

Pour rassurer Belmadi, il aurait fallu l’intervention du président de la République Abdelmadjid Tebboune qui a reçu le sélectionneur national. La messe était dite. Le bras de fer Zetchi-Khaldi a tourné sans surprise en faveur du ministre.

Contre l’avis de Belmadi, Charaf-Eddine Amara est intronisé à la tête de la FAF. Contrairement à son prédécesseur qui connaît bien le milieu et le football, puisqu’ il a fondé et dirigé le Paradou AC, la plus performante école de formation de la discipline en Algérie, le nouveau patron de l’instance fédérale est un inconnu du monde de la balle ronde. Dans ce registre, son CV est presque vierge. Mené d’une façon brutale, ce changement a laissé des traces.

« Cette situation l’inquiète au plus haut point et risque de compromettre sérieusement l’avenir des Verts lors des prochaines échéances », avait averti Belmadi dans un communiqué publié sur le site de la FAF, au lendemain de l’élection de Amara. Les prochaines échéances sont la CAN 2021 et le Mondial 2022. Une mise en garde tristement prémonitoire.

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Au lieu de la renforcer, il a affaibli davantage la FAF qui ne pèse plus dans les instances africaines. Plus grave, un ressort important s’est cassé dans le dispositif de fonctionnement de l’équipe nationale. A l’entente Belmadi-Zetchi s’est substituéeune relation distante et froide entre le sélectionneur national et le patron de la fédération.

Le sélectionneur national a vu juste. Une année après, le bilan est parlant : une sortie précoce de la phase finale de la CAN 2021 et une élimination du Mondial 2022.

Depuis cette transition chaotique à la tête de la FAF, l’équipe nationale n’a jamais retrouvé son équilibre. L’Algérie a souffert pour se qualifier aux barrages, et a failli être éliminée par le Burkina Faso à Tchaker.

Lors de la CAN 2021, elle a montré un visage hideux, indigne du champion d’Afrique en titre. Djamel Belmadi est devenu trop nerveux et susceptible. Il a perdu sa sérénité habituelle, se retrouvant dans des situations nouvelles, parfois seul, à faire face à des problèmes comme l’état de la pelouse du stade Tchaker allant jusqu’à dénoncer un sabotage, les critiques de la presse, l’immixtion des responsables politiques dans la gestion de l’équipe nationale, l’incapacité de la FAF à faire entendre la voix de l’Algérie au niveau de la Confédération africaine de football sur l’arbitrage…

Incontestablement, ceux qui ont provoqué le changement à la FAF portent une part de responsabilité dans l’échec de l’équipe nationale à se qualifier au Mondial 2022. 

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